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De Charlène le 25/01/2010

Je ne peux qu'être d'accord sur le constat de l'horreur de l'évènement. La nature est dure. Elle frappe aveuglément, mais en l'occurrence elle frappe un pays qui n'a pas les moyens d'y faire face. De la dominer, de la contourner, au moins d'en diminuer les dégâts. Je ne suis pas d'accord sur l'usage du mot "compassion". Du latin "cum", "avec" et "patior", "je souffre". "Je souffre avec". Il me semble - pas de ta part, évidemment, mais dans la bouche de certaines autres personnes - manifestement exagéré d'estimer que nous "souffrons" avec eux. Quoi !? Nous "souffrons" ?! Là, au chaud, dans nos belles maisons, nos belles voitures, nos petits bureaux climatisés ? J'en doute. L'illusion de la compassion est par ailleurs un des ressorts majeurs de l' "écriture" / de la "narration" journalistique occidentale dans ce genre de situation. Or je refuse d'être la victime d'une illusion, surtout quand elle distillée par des marchands d'armes (Lagardère, entre autres, simplement l'Etat français - c'est un raccourci mais je le prends) qui ne sont pas étrangers à la "misère du monde". Bien malheureusement je ne "souffre pas avec", et c'est pas en donnant 50 € ou plus ou moins à je ne sais quelle asso que je souffrirais. Je préfère dire que je suis triste. Triste que l'humanité n'arrive pas à construire un "vivre ensemble" dans lequel les Haïtiens n'ont pas une vie de merde (et même les jours où la nature leur est clémente).