Agnès CAPRI (Sophie Friedmann) - L'Arbresle (Rhône) 15.4.1907 - Paris (7ème) 15.11.1976. Ses parents étaient Herman David, industriel en chapellerie et Dinak Katz. Issue d'une famille juive polonaise, "Ariel", surnom donné par sa soeur, est élève de Charles Dullin et Louis Jouvet. Elle suit des cours d'art dramatique, tout en s'initiant au chant dans un établissement privé parisien. Ses fréquentations sont Aragon, Prévert, Quéneau, Apollinaire, chez lesquels elle puise dans leurs textes, pour se constituer un répertoire. En 1936, elle chante au Boeuf sur le Toit avec succès, puis à l'ABC, soutenue par Trénet. En 1938, elle ouvre son propre établissement : le Capricorne, un minuscule cabaret et enregistre ses premiers disques. Ce cabaret fermera ses portes en 1939. Au début de l'occupation, dénoncée, elle quitte la France avec sa compagne, Claude Odette Calmon. Elles se réfugient en Algérie où Capri exerce des activités artistiques à l'Opéra d'Alger. Agnès revient à Paris en 1944 et se produit à l'Ecluse. L'année suivante, elle prend la direction de la Gaîté Montparnasse qui deviendra le Théâtre Agnès Capri, jusqu'en 1949, année de la réinstallation de son cabaret "Chez Agnès Capri", rue Molière - Paris (1er) Les plus grandes vedettes se produiront dans ce lieu : Germaine Montero, Jean Sablon, Catherine Sauvage, Caura Vaucaire, Mouloudji, Juliette Gréco, P. Louki, les Frères Jacques. Ce cabaret existera jusqu'en 1958. L'artiste poursuivra sa carrière de chanteuse et comédienne, enseignera son savoir, produira des émissions de radio, enregistrera quelques disques, écrira ses mémoires qu'elle rédigeait chez elle, Quai Voltaire (7ème) On a pu voir Agnès Capri dans quelques films : drôle de drame (1937), avec Jouvet et Michel Simon ; le dimanche de la vie (1967), dans lequel elle est une "miss Pantruche" ; la voie lactée (1969) dans un rôle de directrice d'école ; Helle (1972) ; le moine (1972) ; le fantôme de la liberté (1974), où elle est de nouveau directrice d'école. Parmi sa discographie, on trouve des 78 tours, comme : Adrien, je te veux, quand tu dors, je suis heureuse ; des 33 tours, 25 et 30 cm : il faut passer le temps, la pêche à la baleine. Et des rééditions sur CD. Elle chantait avec une petite voix pointue d'oiseau ; elle a été la coqueluche du Paris des années 30, avec son rire, sa cocasserie, son charme. Agnès Capri décédera à 69 ans, oubliée et malade, près de sa fidèle amie Claude Calmon. Elle sera inhumée au cimetière Montparnasse à Paris.