Henri GARAT (Emile Garascu) - Paris (11ème) 3.4.1902 - Hyères (Var) 13.8.1959 à 16 h 05.. Né au domicile de ses parents, 120 boulevard Richard Lenoir. Son père Edouard, était un obscur comédien et sa mère, Césarine Levy, une chanteuse lyrique. C'était un enfant de la balle. Entre 1912 et 1918, il aurait été plongeur puis employé de grand magasin. Il sera boy au Casino de Paris, figurant au Moulin Rouge. Il a fait ses véritables débuts aux côtés de Mistinguett (1875-1956), en 1924. En 1926, il remplace Chevalier dans "ça c'est Paris", mais son filet de voix le dessert. En 1927, il est au concert Mayol et avec Florelle (1898/1974) en 1928, il fait partie de la revue Wagram. En 1929, Garat est au Casino de Paris, à nouveau à côté de Mistinguett. Il jouera un soir de réveillon en 1932 aux Bouffes Parisiens. Le cinéma s'est emparé de Garat qui était un beau garçon, un vrai jeune premier. Il fera partie du casting de nombreux films, partageant quelques fois l'affiche avec Lilian Harvey (1906-1968). Il tournera même à Hollywood. Parmi la trentaine de films tournés entre 1930 et 1942 : il est charmant - un film musical de 1931 avec Meg Lemonnier (1905-1988) et Dranem - flagrant délit, le chemin du paradis, le congrès s'amuse, princesse à vos ordres, un rêve blond, les gais lurons, une petite femme dans le train, un soir de réveillon, la chaste Suzanne, un mauvais garçon, fou d'amour. Un mot de ses enregistrements : je ne donnerai pas ma place (en duo avec Danielle Darrieux (1917), amusez vous, Ninon, j'ai donné mon coeur aux femmes, la biguine, avec une petite femme, pour mettre un peu d'entrain, tout est permis quand on rêve. Des chansons des années 30, des années folles ! Les femmes étaient folles de lui, certaines hystériques embrassaient les pneus de sa voiture. Parmi ses conquêtes : Florelle, Jane Marnac, artiste 1886-1976), Lilian Harvey et beaucoup d'autres ... Sa carrière de séducteur se poursuivra jusqu'en 1938, puis vint la guerre et le déclin. Garat consommait de la cocaïne, de l'alcool et ne devenait plus fiable. Il a englouti des fortunes en autos de luxe, yacht, avion personnel, château, liaisons, ses mariages et divorces, le jeu et les rixes où il a perdu un oeil. Tous ces événements l'ont ruiné. Il ouvre un restaurant ; ce sera un échec, un magasin de jouets, émet des chèques sans provision, ira en prison. Garat tombe dans une grande dépression et en 1944 quitte Paris, pour se rendre en Suisse où il entreprend une longue cure de désintoxication. On ne s'intéresse plus à cet ex-jeune premier des années 30. Son style est dépassé. En 1951, il est à Alger ; l'année suivante à Paris où il tente un retour dans un cabaret des Champs Elysées, sans succès. La carrière, le moral, la santé, rien ne va plus. Un ultime tour de chant à la Villa d'Este en 1953 et puis il quitte Paris où il a habité 6, square Gabriel Fauré (17ème), pour la Côte d'Azur. Il se produit au casino de Juan les Pins avec Lilan Harvey. Il deviendra paralysé des deux jambes. Sur la fin de sa vie, il recevait des subsides du secours populaire et des aides de la caisse des vieux comédiens. Sur le plan mariages : vers 1932, Garat épouse Betty Rowe, actrice, danseuse de music-hall qui mourra au début des années 40. Elle a été sa partenaire dans le film "la souris bleue" (1936). En secondes noces, il épouse une comtesse russe : Tchernycheff (1915-2010) dont il divorcera. En 3èmes noces, ce sera une infirmière suisse, Anne-Lise Nigon ; ils auront un fils, Marcel. La mère et le fils quitteront Garat. Sa 4ème épouse, Elisabeth Lugimbuhl l'a assisté au moment de son décès intervenu à la suite d'une crise cardiaque à l'hôpital. Il avait 57 ans et a été inhumé au Père Lachaise et non dans une fosse commune, comme cela a été prétendu.