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De Fernand le 11/05/2015
Serge GAINSBOURG (Lucien Ginsburg) - Paris (4ème) 2.4.1928 - Paris (7ème) - 2.3.1991.
"Gainsbarre" qui avait une Rolls mais ne la conduisait pas, faute de permis, a réalisé en 33 ans de carrière, une vingtaine d'albums, a composé une cinquantaine de musiques de films.
A 30 ans, son 1er succès a été "le poinçonneur des Lilas", en 1958 (prix C. Cros).
C'était un personnage complexe ; il était à la fois timide et provocateur (brûler un billet de 500 FF en public devant les caméras de la télévision), son style était caustique, il était prude et porno, dandy, parfois désespéré. A la fin de sa vie, il apparaissait mal rasé, était alcoolique, débitant ses textes d'une voix balbutiante.
Ses parents étaient Joseph (1896-1971) et Olga (1894-1985), des émigrés juifs russes, arrivés en France en 1919, devenus Français le 9.6.1932. Son père était pianiste de bar et de cabaret ; sa mère était chanteuse lyrique. Gainsbourg avait deux soeurs : Jacqueline (1926) et Liliane (1928). Liliane et Lucien étaient de faux jumeaux, nés à la maternité de l'Hôtel Dieu à Paris. Pendant la guerre, il était caché dans un collège religieux dans le Limousin. A la libération, la famille revient à Paris. Lucien est en échec scolaire, ne passe pas le bac. Il fait son service militaire, en 1948, à Courbevoie. Il suit des études aux Beaux-Arts. Il peint considérant la peinture comme un art majeur ; il a fait des travaux photographiques et des petits métiers, comme surveillant. Pour lui, la chanson est un art mineur qui pourtant l'a fait vivre !
Parmi ses chansons : la chanson de Prévert (1962), je suis venu te dire adieu, la javanaise (1963), Bonnie and Clyde, Elisa, couleur café (1964 - que j'aime ta couleur café), comme un boomerang, indifférente, l'amour à la papa, le claqueur de doigts, l'eau à la bouche, en relisant ta lettre, les amours perdues, Beaudelaire, vilaines filles mauvais garçons, l'appareil à sous (chantée aussi par Bardot), sous le soleil exactement, ne dis rien, la brasserie du dimanche, Manon. "L'anamour" (1968) - Gainsbourg aimait les néologismes. Lui même en a crée de nombreux au fil de ses chansons. "L'anamour" signifie l'état de non amour. l'artiste disait "moi je n'ai pas d'idées, j'ai des associations de mots". Comme les surréalistes, c'était un obsédé de la rime. Il suffit de lire les quatre premiers vers de l'anamour : transit rime avec exit et transat avec exact. La chanson a été enregistrée par Gainsbourg en décembre 1968 et également chantée par Françoise Hardy qui elle interprétera sur le même disque "comment te dire adieu"
"La femme des uns sous le corps des autres" (1958). En 1958, paraît le premier 25 cm de Gainsbourg. "Du chant à la une". La plupart des chansons du disque ont pour thème les femmes et le titre "la femme des uns ......" en fait partie. La chanson s'installe dans la peau d'un misogyne cynique. Le chanteur aura des détracteurs, mais aussi des défenseurs, comme Boris Vian. Fait troublant, à la rentrée 1958, Michèle Arnaud (1919-1998), dont Serge a été le pianiste au Cabaret Milord l'Arsouille, inscrit à son répertoire "la femmes des uns ..", lors de son passage à l'Olympia en 1ère partie de Brassens.
En duo en 1968, avec Jane Birkin : "je t'aime moi non plus", enregistrée à Londres. dans une interview pour le journal "Elle", Gainsbourg donnera une clé d'interprétation. La fille dit je t'aime pendant l'amour et l'homme ne la croit pas. Il pense qu'elle ne le dit que dans un moment de plaisir. Avec Deneuve : ces petits riens ; avec France Gall : les sucettes ..
Il avait fait ses débuts comme musicien de bar. En 1954, il se produit dans des casinos comme pianiste : au Touquet Paris Plage, à Deauville et dans des cabarets parisiens. Il sera engagé au Milord l'Arsouille et passe pour la 1ère fois à la radio le 5.1.1958, sur Paris Inter. Il a beaucoup écrit pour les autres : poupée de cire, poupée de son (prix Eurovision 1966) pour France Gall ; comment te dire adieu pour Françoise Hardy ; la gadoue pour Pétula Clark. Gainsbourg a composé pour Régine, Sacha Distel, Claude François, Brigitte Bardot, Isabelle Adjani, Vanessa Paradis, Juliette Gréco, Michèle Arnaud, Mireille Darc, Anna Karina, Zizi Jeanmaire. Pour Alain Chamfort, il avait écrit en 1979 "Manureva" qui fut un succès. A la fin des années 70, l'inspiration semble se tarir.
Les interprètes de ses chansons truffées d'allusions grivoises ont été : Catherine Sauvage et Parachou, entre autres.
"L'homme à la tête de chou", comme il a été surnommé, a séduit toutes sa vie, chanteuses et actrices.
Sa vie privée et sentimentale est compliquée. Il a été marié avec Elisabeth Levitsky (peintre d'origine russe - 5.3.1926), entre le 3.11.1951 et octobre 1957. Ils s'étaient connus dans une école d'art. Il rencontre Françoise Pancrazzi (1931) dite Béatrice, une femme très jalouse, qu'il épouse le 7.1.1964 ; ils divorceront puis se réconcilieront. De leur couple, naîtront Natacha (1964) et Paul (1968). Fin 1967, pendant trois mois, il a une liaison avec Brigitte Bardot. Puis viendra Jane Birkin(14.12.1946), entre 1968 et 1980, avec leur enfant Charlotte (21.7.1971). C'est Jane qui a rompu, ne supportant plus le mode de vie de son compagnon. Gainsbourg a connu ensuite Bambou (Caroline Paulus 1.3.1959), mannequin et chanteuse, à compter de 1981. Ils ne vivaient pas ensemble et se retrouvaient le week-end. Elle mettra au monde, Lucien, le 5.1.1986. Depuis le 5.12.1985 et jusqu'à sa mort, Gainsbourg entretiendra une liaison avec une lycéenne, Constance Meyer (16.11.1969), une gamine de 16 ans qu'il rencontrait la semaine en cachette.
L'artiste, un grand fumeur de Gitanes, a été retrouvé mort à son domicile parisien, 5 bis rue de Verneuil (7ème), d'une crise cardiaque, à 62 ans. Il est inhumé, avec ses parents, au cimetière Montparnasse, depuis le 7.3.1991. |