Françoise HARDY - Paris (9ème) 17.1.1944 - à 21 h 30 - pendant une alerte. L'artiste est née dans la clinique "Marie Louise", située rue des Martyrs (9ème) Chanteuse issue des années 60, avec des titres comme : tous les garçons et les filles (1962), le temps de l'amour (1962, sur des paroles d'André Salvet et L. Morisse et une musique de J. Dutronc, avec cette phrase qui vient clore chaque couplet "on s'en souvient", ce petit coeur, ma jeunesse fout le camp (1967), il n'y a pas d'amour heureux (1968), l'amitié (1966), le premier bonheur du jour (1966), mon amie la rose (1966), comment te dire adieu (1968), la maison où j'ai grandi (1966). Parlons en de cette maison, située 24 rue d'Aumale (9ème), où se passe son enfance, dans un deux pièces, composé d'une salle à manger qui servait aussi de chambre à la maman et d'une chambre réservée aux enfants. Le logement donnait sur un mur sinistre. La mère qui avait arrêté ses études au brevet, était aide-comptable, intrusive et autoritaire, restée célibataire (Madeleine Hardy 1920-1991, décédée de la maladie de Charcot qui empêche de commander et contrôler les mouvements). La soeur de Françoise se nommait Michèle (23.7.1945-mai 2004), une fille intrépide, frondeuse, insolente avec laquelle Françoise ne s'entendait pas et qui deviendra journaliste en Allemagne et finira schizophrène paranoïaque. La maman s'est décarcassée pour ses enfants (vacances, études), mais elle était tellement interventionniste, même quand Françoise est devenue adulte, que la mère et la fille se sont brouillées définitivement. Son père, un directeur d'entreprise, est marié et n'habite pas avec elles. Il oublie souvent de payer la pension alimentaire et les frais scolaires. Madeleine Hardy lui téléphonait à ce sujet mais il l'envoyait promener. Entre les deux parents, il y avait vingt ans de différence d'âge. D'après certains récits, il serait mort assassiné, dans une chambre d'hôtel et était bisexuel. Françoise a été élevée, en partie par sa grand'mère maternelle (Jeanne Milot-Hardy) qui ne cessait de souligner tous ses défauts et demeurait à Aulnay sous Bois (S.S.D.). Adolescente, Françoise est timide, complexée, sans grâce, gauche, inculte, manquant de conversation. Elle passe son bac avec succès en juin 1961, après des études secondaires suivies à l'Institut Labruyère, une institution religieuse pour filles (Françoise deviendra athée par la suite). Une guitare viendra récompenser le succès à l'examen et Françoise apprendra seule à jouer de cet instrument, en s'aidant d'une méthode. étant jeune, Françoise lisait beaucoup de livres empruntés à la bibliothèque sans être une intellectuelle pour autant. Elle abandonne la Sorbonne et ses études d'Allemand pour le petit conservatoire de la chanson de Mireille, pendant 2 ans (1961-1962), avant d'enregistrer des chansons yé-yé, chez Vogue, dès 1962, symbole de toute une jeunesse qui se sent mal aimée et incomprise "Tous les garçons et les filles", son 1er disque dépasse le million d'exemplaires. Ce titre sort sur un 45 tours en 1962, avec les chansons : j'suis d'accord, oh oh chéri, il est parti un jour. Les paroles et la musique sont de la chanteuse qui se présente comme une jeune fille romantique et sensible. Le public découvre la chanson "tous les garçons et les filles" à la télévision dans la soirée du 30.10.1962, pendant un intermède musical proposé lors d'une soirée sur un référendum : "le chef de l'état doit-il être oui ou non élu au suffrage universel " ? Dès le lendemain, des milliers de gens achètent le disque. De sont les médias qui favorisent les ventes. Françoise composait ses premières chansons dans la salle de bains, où l'acoustique était meilleure, selon elle. Au début des années 60, elle téléphonait aux maisons de disques dont le numéro était dans l'annuaire et qui auditionnaient de jeunes inconnus. Notre chanteuse avait le trac, craignait les fausses notes en chantant, les trous de mémoire, dans les prestations publiques (ce qui lui est d'ailleurs arrivé). Sa timidité la rendait distante. Elle défend les couleurs de Monaco à l'Eurovision en 1963 et se classe 5ème. Après divers galas et tournées, elle passe à l'Olympia, à compter du 7.11.1963. Après son 1er succès "tous les garçons et les filles", succès national et européen, sa popularité atteint le Canada et le Japon. Elle s'était produite au Savoy à Londres, portant une tenue de scène de Courrèges, sobre, très élégante, avec un haut et un pantalon blanc et de petites bottes blanches. Elle explore en parallèle d'autres chemins : au cinéma, elle tourne avec JP Pollet, Vadim et Godard et d'autres : un château en Suède, une balle au coeur, quoi de neuf Pussycat, masculin-féminin, grand prix et quelques autres. Françoise travaille dans la mode : mannequin pour Paco Rabane et André Courrèges. Tout en continuant à enregistrer de nouveaux disques, dont elle signe la musique et les paroles. L'artiste renouvelle son style ainsi que son image devenue plus poétique, plus intellectuelle : le temps de l'amour de Jacques Dutronc (1943), dont elle devient la compagne en 1966, après avoir eu un premier petit ami, photographe de mode (Jean-Marie Périer -1940- le fils de l'acteur François Périer). Le couple Dutronc-Hardy se marie le 30.3.1981 ; ils ont déjà un fils Thomas, né le 16.6.1973 qui adulte, aura lui aussi un engouement pour la scène. A la fin des années 60, début des années 70, F. Hardy interprète des textes de Gainsbourg (1928/1991), tels que : comment te dire adieu, l'amour en privé ; de Patrick Modiano (1945), de Michel Berger (1947/1992), de Michel Jonasz (1947). Elle saura s'entourer de toute une équipe de compositeurs et d'orchestrateurs, comme : Louis Chédid, J.C. Vannier. Françoise rompt avec les ballades parfois mièvres de ses débuts. En 1971, sort l'album "la question", l'un de ses préférés. "Message personnel" (1973) : "si tu crois un jour que tu m'aimes ... viens me retrouver". A l'époque nait son fils Thomas. Jacques Dutronc, le père, délaisse Françoise pour trainer avec sa bande de copains. Michel Berger a écrit le texte de cette chanson en s'inspirant de sa vie à lui et de sa séparation d'avec V. Sanson. Françoise Hardy tombe amoureuse de cette mélodie qui lui convient parfaitement. Elle chante un chagrin d'amour qui n'est pas le sien, mais ajoute une partie parlée qui est en phase avec sa propre vie. Au début des années 80, l'artiste se consacre à une nouvelle passion : l'astrologie, tout en poursuivant ses tournées comme en Angleterre (adaptation en anglais de comment te dire adieu), to the end. Elle passait sur RMC pour présenter des émissions d'astrologie. La chanteuse écrit des textes pour d'autres interprètes, comme Julien Clerc (1947). En 1988, elle voulait arrêter la chanson après son album "Décalages", mais réapparait au milieu des années 90 avec "le danger" (1996) et fait la part belle aux sonorités pop anglaises. Suivront : clair-obscur en 2000, tant de belles choses en 2004 qui témoignent d'une ouverture au jazz, bossa-nova et qui sera disque d'or. F. Hardy a écrit le texte de "tant de belles choses" en pensant à Thomas, son fils. En duo avec son mari, Françoise Hardy avait repris en 2000, une chanson de Mireille "puisque vous partez en voyage", en changeant certaines paroles : plus question dans le train de s'asseoir près d'un vieux curé et de lire des livres pieux. F. Hardy a un petit côté mélancolique dans ses chansons. Ce qu'elle écrit, c'est ce qu'elle est, ce qu'elle ressent au moment de l'écriture : l'artiste veut être vraie. Elle a écrit ses mémoires dont le livre est paru en 2008 (le désespoir des singes et autres bagatelles). Parmi ses autres livres : les rythmes du zodiac en 2003, l'amour fou en 2012, avis non autorisés en 2015, dans lequel elle parle du vieillissement, de l'euthanasie, de la surpopulation, de ses expériences de régimes et thérapies, de la politique française, de ses lectures, de l'astrologie, de la mode et de l'esthétique. Sa vie sentimentale est compliquée avec son Dutronc de mari qui vit en Corse et a une compagne, Sylvie Duval, maquilleuse. En novembre 2012, un nouvel album de chansons "l'amour fou", se trouvait en vente dans les bacs. Début novembre 2013 a été réédité son album "message personnel" sorti en novembre 1973. Quant à présent, elle a déclaré ne pas avoir d'inspiration d'autant qu'un lymphome (cancer des ganglions) lui a causé des soucis au printemps 2015, puisqu'elle a été hospitalisée. Elle s'en est remise mais selon elle, personne ne devrait souhaiter mourir le plus tard possible ; dans on dernier livre, elle écrit que le vieillessement est une épreuve, une dévastation à tous niveaux et en profite pour dénoncer les médecins charlatans intéressés par l'argent avec qui elle a eu affaire pour des problèmes de blocages intestinaux et de colites spasmodiques (inflammation du colon). Pour conclure, que dire de cette artiste de talent longiligne (1m72), de beaux yeux bleus-gris), ayant connu une enfance malheureuse, une vie sentimentale compliquée, une santé dégradée, mais qui a connu le succès professionnel et a eu la joie de mettre au monde "Tom", un fils qu'elle aime.