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De Fernand le 03/09/2014 Fred GOUIN (Hippolyte) - LE MANS (Sarthe) 26.4.1889 - Niort (Deux-Sèvres) 18.2.1959. Sa mère Edmée Taupier (1863) est couturière : elle est l'épouse d'Hippolyte Gouin (1859), vannier. Le couple donnera naissance à cinq enfants. Fred chante à la chorale paroissiale. La famille déménage à Paris. Le chanteur a grandi dans le quartier du Faubourg du Temple (10 ème et 11 ème arrondissements de Paris). Il vendait des petits formats dès 11 ans, en réalisant un chiffre d'affaires quotidien de 8 frs. Il chantait dans les rues notamment dans le quartier d'Auteuil (16 ème) où il est devenu très populaire. Il était connu sous le nom de "Môme Marjolaine". Avec l'argent gagné, il s'est acheté une mandoline. En 1907, il chante "quand l'amour meurt". En 1909, service militaire à Nancy. Avant la guerre de 1914, il chante sous le pseudonyme de Viallard. Il fait entendre sa voix de baryton au timbre clair, aux amples résonances et enregistre chez Odéon. La guerre 14/18 éclate ; il est mobilisé. En 1918, il reprend ses activités musicales. Le 24.2.1920, Gouin épouse à la mairie du 18 ème arrondissement, Alice Colette. Le couple n'aura pas d'enfant. Fred Gouin chantera accompagné par l'accordéoniste Maurice Alexander, dans les bals "au petit balcon" qui se trouvait non loin de la Bastille. Gouin poursuit seul sa route avec un succès "Nana" et enregistrera : toi, c'est ce soir ou jamais, rien qu'une nuit, si tu voulais m'aimer. Le chanteur passe à la radio, aumicro du Poste Parisien. Entre 1927 et 1930, il enregistre beaucoup chez Odéon (environ 250 faces). Il sait s'adapter à n'importe quel style : chansonnettes comiques, opérettes (comme la veuve joyeuse), romances e mélodies (Ramona en 1928). L'artiste avait peu de présence scénique ; il était gauche et mal à l'aise, peu sociable. Il s'est produit à l'Alhambra en 1931, à la Gaîté Rochechouart et à Concordia. En 1931, Gouin est à l'apogée de sa carrière et tourne "camelot de Paris". Dans les années 30, il rencontre l'accordéoniste Léon Raiter (1893-1978) qui lui écrira de nombreuses chansons qu'il enregistrera : viens, frère Jacques, soir de Florence. Entre 1932 et 1935, il enregistre de moins en moins (84 faces) : l'amour s'envole, d'une gondole, lettre tendre. En mars 1936, il enregistre deux titres empruntés à Tino Rossi : Marinella et j'aime les femmes c'est ma folie : ce seront deux échecs. Gouin ne fait plus recette face à Jean Lumière, Guy Berry, Trénet, Hess. Sa santé décline : rhumes, bronchites, asthme. Il achète une propriété et crée une guinguette à Jouy le Moutier (Val d'Oise) "les fins pêcheurs" en 1936. Cette guinguette a fermé ses volets en 1939 : c'est la guerre, l'exode. Il rejoint sa maîtresse , Berthe Sylva (1885-1941) à Marseille, jusqu'en 1941, année du décès de la chanteuse. Tous les deux aiment la vie et le vin, dépensent leurs économies et obtiennent peu de contrats. Ensuite, Gouin disparaît. Pendant la guerre, il a pris le maquis pour échapper au STO en 1944. On a su qu'il avait acheté une maison à Coulon (Deux-Sèvres), petite et modeste et qu'il était devenu marchand de frites ambulant (à l'aide d'un fourgon Citroën), en banlieue de Niort. Il décède à 69 ans dans l'anonymat le plus complet, à l'hôpital où il avait été admis pour une intervention chirurgicale. Son corps est jeté dans la fosse commune du cimetière de Coulon. Parmi ses enregistrements, on peut ajouter : le temps de cerises (1928) ; chanson pour Marinette ; les blés d'or ; bonsoir madame la lune ; les millions d'Arlequin ; Mary Lou ; la petite Tonkinoise ; tant qu'il y aura des coqs ; marche des petits pierrots ; j'aime les fleurs ; je sais que vous êtes jolie ; la marche des grenadiers ; j'aime les femmes. Et en duo avec Berthe Sylva : berceuse tendre (1934) ; ferme tes jolis yeux ; le conte de grand'mère. Ce chanteur des années folles, complètement oublié, est mort dans la misère, en solitaire, sans descendant, ni ami. |