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De renata le 17/07/2014
ray VENTURA.( raymond ). 16.4.1908.paris. 29.3.1979.palma de majorque. l'aventure avait commencé en 1924 dans un quartier chic de paris. elle s'est poursuivie en angleterre, puis en amérique du sud et chaque fois entre les étapes , il y a eu, la consécration parisienne. il fut le patron du meilleur des orchestres de danse français de l'entre deux guerres, celui là même qui lança une foule de refrains célèbres, optimistes en diable, à la face d'un monde malade. cette année 1924, avant que la fameuse revue nègre eût lancé à paris la vogue du charleston, sur la demande d'un nommé barthélémy de lesseps, descendant d'un bâtisseur de canaux, un potache de 16 ans du lycée jeanson de sailly, passionné de disques américains entreprend de réunir quelques condisciples, afin de fonder un petit orchestre amateur destiné à animer des surprises- parties par trop collet monté. pas de valses ni de tangos, rien que du jazz. du jazz tel que l'on peut alors s'en faire en france une vague idée, une idée terriblement floue. mais, même en amérique le jazz a t'il conscience de son identité, de sa spécificité ? les fondateurs de bigs bands, les charlie jonhson,sam wooding, fletcher handerson, bennie moten et autres ellington, son encore à se chercher et ils se trouveront ! n'empêche que du jazz à paris en 1924, avec des musiciens français, c'est de l'avant gardisme tout simplement ! et pourtant, les amis de nos naifs " collegians ", comme ils se désignent fièrement, accrochent. même les parents, malgré le laisser-aller avec lequel on traite les études " sérieuses " , prodiguent leurs encouragements. nos " collegians " travaillent d'arrache-pied dans le gymnase mis à leur disposition, au 55 de la rue de la pompe. nos " collegians " se produisent dans toutes les réceptions chics, dans tous les lieux à la mode, et leur premier disque ils le graveront dès janvier 1929. tout occupés à mettre sur pied de nouvelles formules, les " collegians " gardent le silence pendant un an. les collégiens conserveront toujours la plus grande tendresse pour le jazz qui leur permit de voir le jour : en 1938 ce seront melody in brown, ou i got rythm, etc. en 1945, le répertoire comprendra in the mood, caldonia , my guy's comme back. et pourtant dès 1930, l'on a annexé. l'on a annexé la chanson française, celle qui est à la mode parce qu'elle sort tout droit d'une revue, ou d'un film, ou bien celle qui est éternelle, mais que l'on ne s'est pas contenté d'annexer. l'on a arrangé en jazz. l'orchestre passa professionnel au retour de ventura et se passionna pour la compétition. ainsi jack hylton étant venu jouer à l'hippodrome de lille, les collégiens s'y rendirent une semaine plus tard. la catastrophe fut-elle qu'ils durent regagner paris en auto-stop ! un concert triomphal à la salle gaveau et un engagement sur l'île de france pour une croisière musicale leur rendirent le sourire. ou plus exactement leur fit comprendre combien était capital de faire sourire le spectateur. ray ventura et ses collégiens présentent maintenant un spectacle véritable, complet. ils vont récupérer des chansons se prétant au traitement, tels le délirant " sous les palétuviers " ou " sur le yang-tsé-kiang ". avec cette joyeuse bande de français apparemment insouçiants, le comique prit délibérément une tournure plus gauloise, voire grivoise, ainsi qu'en témoigne le choix de " un p'tit pompier " écrit par misraki pour le film " minuit place pigalle " , ou " la légende du roi marc ".puis c'est l'histoire d'un coup de téléphone à un valet anglais par le truchement duquel une marquise apprend la mort de sa jument, l'incendie de son château et le suicide de son époux. les français de 1936 ont partagé en masse l'humour noir du valet et son stoicisme devant la série grandissante des catastrophes. cinq ans durant le succès ira croissant, les disques s'ajouteront aux disques, la maison d'édition fera des affaires d'or, et les collégiens participeront à de nombreux films, dont surtout " feux de joie " (1938) et " tourbillon de paris " ( 1939 ) qui racontent un peu leur aventure des débuts. seule la guerre pourra mettre un terme à l'éclatante réussite. puis c'est l'exil en amérique du sud. à la libération, ray ventura qui s'est tourné vers la production cinématographique, parvient cependant à faire face aux rivaux plus jeunes en lançant quelques bandes fort bien accueillies dont son orchestre est la vedette : " mademoiselle s'amuse " (1947), " nous irons à paris " (1949), " nous irons à monte-carlo " (1951). sa réussite tint à la qualité exceptionnelle de son équipe : l'auteur, andré hornez, le compositeur paul misraki, l'arrangeur raymond legrand, les musiciens: à la batterie jerry mengo, aux timbales coco aslan, à la guitare loulou gasté, aux saxos jacques hélian, alix combelle, noel chiboust.à la clarinette dany polo, au trombonne guy paquinet. à la trompette philippe brun. la plupart deviendront des chefs réputés. |