Georgette PLANA - Agen (Lot et Garonne) 4.7.1917 - L'Isle Adam (Val d'Oise) 11.3.2013. Elle s'amusait à dire, à propos de sa naissance : je suis une erreur de permission (son père était mobilisé pendant la guerre 14/18). Ses parents quittent Agen quand elle avait 3 mois. Elle a eu une enfance heureuse et une petite soeur. C'était la fille de Clovis Plana, le fondateur de la brasserie "Le Plana" à Bordeaux. Elle apprend son futur métier à 6 ansen chantant et dansant sur les tables du restaurant familial. la future artiste prend des cours de piano, fréquente le conservatoire de Bordeaux. "Riquita, ah les danses espagnoles, en fumant la cigarette, la femme aux bijoux, la java bleue, là où il y a des frites, la petite java, le dénicheur, Manon, Marie-Rose, Mimosette, on m'appelle Frisson, la valse brune, E viva Espana, le temps d'aimer, la fille du bédouin, les papillons de nuit, feu follet, rue Saint Denis sont quelques chansons de son répertoire qui comprenait des reprises de titres des années folles, comme Riquitta en 1926, du gris qui avait été chanté par B. Sylva ou encore : où est-il donc (1926), tel qu'il est (1936), je n'attends plus rien (1934). Elle débute comme danseusede music-hall à Bordeaux, puis monte à Paris en 1941. Elle passe une audition au petit casino, avec la chanson "je suis de Paris". Elle sera engagée pour 3 semaines. Elle chante à l'Alhambra en 1942 avec Bourvil, dans la revue du rire. Puis elle se produit aux Folies Belleville en 1944 et au Boeuf sur le toit, à l'Européen, Pacra, chez Odette, à l'ABC. Georgette obtient un grand succès avec son entrain et son timbre gouailleur, à Paris,en Province, en Belgique. Elle continue à chanter malgré la guerre. L'artiste se marie en 1947 avec l'homme de sa vie ; ils ne se quitteront plus jusqu'à la fin. Elle délaisse la scène pendant 17 ans au cours desquelles elle a vécu à Lavardac (Lot et Garonne) où son grand père était charpentier. Elle a tenu un commerce d'électro-ménager. Au début des années 50, Georgette a enregistré plusieurs disques : Marie se promène, le couple du métro, le facteur du village, le dimanche à Paris, la France en rose, grand papa est de Cuba, tour de France (1955). Elle passe à la radio : Monte-Carlo, Luxembourg, mais ne donne pas de spectacles pour avoir le temps de s'occuper de sa famille. Elle revient en 1969 et passe à l'Olympia, chante avec Antoine "je t'offre un verre". Georgette se rendra dans des animations de grands magasins, dédicacera jusqu'à 800 disques par jour, ira en Afrique du Nord, Belgique, Allemagne, Danemark, Tahiti et à Los Angeles, pour donner des galas. En 1974, elle fait partie de la tournée Podium d'Europe 1. Georgette fera ses adieux à Bobino et lancera son écharpe rouge au public qui l'acclamait à tout rompre. En 2005, la chanteuse avait été victime d'un infarctus cérébral, dont elle s'était remise en partie. Elle a été régulièrement invitée par P. Sevran, dans ses émissions "la chance aux chansons" puis "chanter la vie". Elle avait été conviée par TF1 en 1987 et avait interprété la chanson profane "les dernières paroles du Christ". De son mariage avec Jean Deguillaume, industriel dans l'électro-ménager, elle avait eu 2 enfants. Son mari la surnommait "Bonheur" parce qu'elle déclarait "j'ai réussi ma vie, je suis heureuse". Et c'est vrai qu'elle affichait un enthousiasme débordant. L'artiste était souvent accompagnée par l'accordéoniste Aimable et son orchestre ; ils enregistraient chez Vogue. G. Plana fit quelques apparitions au cinéma, par exemple dans "divine" en 1975, un film musical dans lequel elle donnait la réplique à D. Darrieux (née elle aussi en 1917). Georgette nétait l'une des doyennes de la chanson française, avec Léo Marjane, née en 1912. "La fauvette des faubourgs" comme elle a été surnommée, est morte chez elle à 95 ans, au cours de la nuit du dimanche 10 au lundi 11 mars 2013. Elle a été inhumée au cimetière de l'Isle Adam (Val d'Oise)