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De renata le 11/02/2014
mick MICHEYL, qui s'appelle en réalité paulette michey est née à lyon le 8 février 1922. ses universités d'enfance sont la manufacture familiale de sous-vêtements et de gaines rue de la république et la propriété de ses grands-parents à montmerle dans la banlieue de lyon. son grand-père, pionnier de la photographie animalière lui inculque très vite l'amour de l'image, des couleurs et des lumières, autrement dit de la peinture. à l'école, paulette couvre ses cahiers de dessins et de caricatures , puis aux beaux arts de lyon, elle s'initie à la sculpture et à la céramique. parallèlement à montmerle, sur un grand piano noir, elle compose des chansons qu'elle interprète en s'accompagnant à l'accordéon, des couplets qui n'intéressent personne à l'exception de jean nohain. elle l'a croisé à lyon et jaboune a eu le malheur de lui dire, venez à paris, passez me voir. c'est ce qu'elle fait. persévérante à l'extrème, elle fait le siège du domicile de jean nohain qui lui accorde une audition. encouragé par ce dernier, elle multiplie les auditions sous le nom de mick micheyl. mick, parce qu'elle ressemble à michey et micheyl, c'est à dire mickey, avec un l en plus, en hommage à son ange gardien. premier succès, le prix du concours de la chanson de charme au théâtre de l'a.b.c. grâce à un jeune imprésario, roland biley, elle est engagée dans les cabarets, puis en première partie du spectacle de juliette gréco au théâtre fontaine. mick se produit ensuite dans paris à l'alhambra, à bobino, à l'olympia et au libertys avant d'effectuer en 1952 une première tournée aux côtés d'andré dassary. un soir, à albi, son pianiste, adrien marès, lui propose une musique sur laquelle il voudrait qu'elle écrive des paroles. elle s'exécute et parie qu'elle est capable de proposer cette chanson à montand. il l'écoute, donne aussitôt son accord et c'est ainsi qui naissent des couplets repris en 15 langues dans le monde entier et qui figurent même dans les manuels scolaires des petits soviétiques. en artiste complète, mick donne un visage à son gamin de paris. en 1953, jean cocteau dit à son propos, c'est le charles trenet de l'après guerre et pas seulement parce qu'elle a les yeux aussi bleus que le fou chantant. certaines relations bien intentionnées lui affirment qu'elle n'a pas une bonne voix et qu'elle devrait se contenter d'écrire pour les autres. mick ne les écoute absolument pas et entre en studio pour enregistrer " ni toi,ni moi" et obtient le grand prix de l'académie charles cros. en une trentaine d'années, elle va écrire plus de 300 chansons pour d'innombrables interprètes parmi lesquels andrex, créateur de " prête moi ton tonneau", suzy delair qui a mis à son répertoire " j'suis pas paf".en 1954, à l'olympia, elle est la tête d'affiche d'une formule imaginée par bruno coquatrix, celle d'un gala international de variétés. le soir de la première, dans la salle, parmi ses fans, il y a georges brassens et jean sablon, mais aussi le maire de lyon et président de l'assemblée nationale édouard herriot. il va recevoir mick micheyl dans son bureau de l'hémicycle et poser pour elle en avouant : " comme les chansons, les meilleurs tableaux sont peints avec le coeur ". ce portrait va suivre mick dans toutes les loges des music-halls ou elle va se produire entre deux réceptions officielles. en 1955, la directrice du waldorf astoria de new-york, engage mick micheyl qui pourtant ne parle pas un mot d'anglais. premier voyage d'une longue série aux cours desquelles elle va successivement conquérir l'afrique, le canada d'ou elle ramène une photo souvenir très insolite, israel ou elle devient le symbole de la chanson française, et l'u.r.s.s ou à la fin de son récital, le directeur du cirque de moscou lui propose un contrat d'un an pour des représentations autour du monde avec en prime une datcha au bord de la mer noire. elle refuse et se rend au japon et en thaîlande ou, honneur suprême, on lui demande d'adapter des couplets écrits par le souverain du pays. chaque année , elle parcourt ainsi, 60.000 km et signe 50.000 autographes. en 1956, une chanson de mick micheyl est interdite à la radio " ferme ta grande gueule ", ces couplets évoquent en effet, léon molfi qui a passé 40 ans au bagne pour un crime qu'il n'avait pas commis. mick micheyl multiplie les interventions et finit par obtenir sa réhabilitation. en 1958, elle est nommée caporal d'honneur de la légion à l'issue d'une tournée au cours de laquelle elle a recueilli des fonds pour ces soldats qui sentent si bon le sable chaud. en novembre 1961, elle est à bobino avec en première partie, henri tisot, alors imitateur du général de gaulle, l'occasion pour elle d'accrocher de nouveaux galons à sa panoplie de vedette. en 1963, henri varna propose à mick micheyl de succéder à line renaud pour mener la revue au casino de paris. il avait d'abord songé à colette renard qui vient de triompher dans " irma la douce", mais il a finalement opté pour mick micheyl parce qu'en dépit des apparences, elle semble physiquement beaucoup plus forte. mick ne sait ni danser ni faire de l'acrobatie, pourtant elle accepte ce qu'elle considère comme un cadeau de la vie. elle devient ainsi la vedette de " frénésie ". une revue en 28 tableaux dont la meneuse a dessiné les décors, écrit 12 chansons parmi lesquelles " la joconde". c'est ainsi qu'elle apprend à descendre le grand escalier aux 50 marches périlleuses avec sur les épaules, une traîne de 14 mètres de long. au milieu de la revue, elle se met à tourbillonner autour d'une corde en se jetant dans le vide de 6 mètres de hauteur avant de rebondir sur un tremplin de caoutchouc et terminer sa trajectoire par un saut périlleux en arrière. un numéro qu'elle a répété pendant plusieurs semaines encadrée par les deux fils du clown achille zavatta. si elle se révèle aussi douée pour la voltige, c'est sans doute parce qu'elle est une très bonne skieuse qui à 18 ans avait l'étoffe d'une très grande championne. elle a finalement opté pour d'autres pistes, se transformant en clown dans un tableau de la revue de varna, un spectacle programmé 2 ans et qui va demeurer à l'affiche 12 mois de plus. en avril 1964, pour fêter le premier anniversaire de é frénésie ", la troupe de thierry la fronde envahit le casino et jean-claude drouot crée la surprise en montant sur scène pour faire semblant d'emmener la meneuse. une soirée au cours de laquelle, leny escudero, déguisé en mendiant, tente aussi de perturber le spectacle. en octobre 1964, elle réalise une performance à l'occasion du trente quatrième gala des artistes au cirque d'hiver, elle fait de l'acrobatie à 20 mètres au dessus du sol, un numéro de trapèze qui coupe le souffle au tout paris présent dans les gradins. en septembre 1965, tout en continuant à mener la revue, décidément infatigable, elle se produit chaque soir à la tête de l'art. en janvier 1969, elle délaisse le music-hall pour entamer une nouvelle carrière, celle de productrice de télévision sur la première chaîne alors dirigée par pierre sabbagh. elle commence par animer " ce sacré métier" ou chaque mois elle donne leurs premières chances à de nouveaux talents parmi lesquels véronique samson, dave, daniel guichard. pendant 5 ans elle va ainsi jouer les pionniers du petit écran. elle produit ensuite " samedi pour vous". le 3 septembre 1974, elle estime qu'il est temps de mettre un terme à ses aventures. c'est tout naturellement la télévision qu'elle a choisi pour faire ses adieux à la chanson au cours d'une émission intitulée " mini show mick ". si elle a abandonné le music-hall c'est pour mieux se consacrer à la peinture et surtout à la sculpture sur acier. elle affirme qu'elle a été libérée par la tôle. elle cultive cette forme de bonheur de vivre, qui lui donne un moral d'acier, assorti à des sculptures presque aussi célèbres que son gamin de paris. |