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De Fernand le 04/04/2017 "Le déserteur" - Boris Vian propose à Mouloudji "le déserteur". Séduit par ce thème engagé, en accord avec ses convictions, il l'enregistre immédiatement. Le 7 mai 1954, le jour de la chûte de Diên Biên Phu, il chante le déserteur pour la 1ère fois sur scène au théâtre de l'oeuvre. Ce n'était pas une période propice au lancement d'oeuvres antimilitaristes et la chanson est interdite sur toutes les radios et Philips doit retirer le disque du commerce. Richard Anthony l'ajoutera à son répertoire en remplaçant le premier vers "Monsieur le Président" par "Messieurs qu'on nomme grands" |
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De Fernand le 07/04/2015 MOULOUDJI "LE TEMPS DES CERISES" (1868) L'auteur est Jean-Baptiste Clément, le compositeur, Antoine Renard. Il y eut plusieurs interprètes dont Mouloudji (voir ci-contre) L'auteur exerçait différents petits métiers, tout en écrivant des chansons légères et en 1866, une bluette : le temps des cerises. Clément devient journaliste et convainc, avec difficulté, le célèbre ténor Antoine Renard d'en faire une chanson tout en lui cédant la 1/2 de ses droits contre une pelisse. Clément vit dans l'indigence. Il prendra une part active à la Commune en se cachant à Paris, puis s'exilera à Londres. La chanson renaît en 1885 et la bluette est devenue une chanson engagée. |
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De Fernand le 24/03/2015 MOULOUDJI "COMME UN P'TIT COQUELICOT" (1951) Grand prix du disque avec cette chanson, Mouloudji, alors jeune comédien, se consacre au tour de chant. Les paroles sont de Raymond Asso qui avait été le pygmalion de Piaf. Une chanson sentimentale qui finit mal. Une jolie fille dormait, à moitié nue, dans la lumière de l'été, au beau milieu d'un champ de blé. Sur son corsage blanc, à l'endroit du coeur, y'avait trois gouttes de sang qui faisaient comme une fleur, comme un p'tit coquelicot. |
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De Fernand le 04/03/2015 MOULOUDJI "UN JOUR TU VERRAS" (suite) On voit deux personnes qui ne se connaissent pas encore se rencontrer et réaliser enfin la complétude à laquelle ils étaient destinés. Pourquoi cette rencontre a-t-elle lieu dans la grisaille et pas dans la fulgurance ? Aux accents tristounets de l'orgue de Barbarie et non pas au son des grandes orgues ? Tout se passe comme s'il fallait acquitter un tribut au bonheur. Etre amoureux, c'est voir là où les autres ne voient pas, entendre là où les autres n'entendent pas, se retrouver dans la lumière. Ne plus être amoureux, c'est retourner dans le gris, vers la nuit profonde, dans les ténèbres de la désillusion. |
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De Fernand le 11/02/2015 MOULOUDJI "UN JOUR TU VERRAS-1954". Une chanson extraite de l'un des sketchs du film "secrets d'alcôve" (épisode Riviera Express), mettant en scène Mouloudji et Françoise Arnoul. Cette chanson est emblématique du Paris d'après-guerre. Elle a été écrite et interprétée par Mouloudji, tandis que la très belle musique est de Georges Van Parys. |
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De Fernand le 16/08/2014 Marcel MOULOUDJI, dit "Moulou" - Paris (4ème) 16.9.1922 - Neuilly sur Seine (Hauts de Seine) 14.6.1994. "Mon pote le Gitan (1954), le dénicheur, si tu t'imagines, tu te moques, dans tous les bouibouis, comme un p'tit coquelicot, aurore, la complainte des chanteurs de rue, la complainte des infidèles, l'amour que j'ai, les amoureux, moi je l'ai vu, mon quartier, on m'a donné une âme, qu'est ce que tu crois, un jour tu verras (1954), le mal de Paris, rue de Lappe, le galérien, la complainte des innocents, Barbara (1951), le général, l'avant guerre, z'yeux bleus ...." Ces chansons ont été interprétées par le fils d'un ouvrier maçon kabyle (Saïd) et d'une mère bretonne (Eugénie Roux). Le couple et ses deux enfants (Marcel et André) vivent chichement logés dans une chambre de bonne, sans eau, du 19 ème arrondissement de Paris, entre 1922 et 1935. Vers 1932, la maman souffre de désordres mentaux et sera internée. En 1935, un metteur en scène lui fait rencontrer Jean-Louis Barrault (1910/1994). En 1936, Mouloudji débute dans une pièce "le tableau des merveilles", où il chante l'enfance. Il poursuivra sa carrière d'acteur dans le film Jenny (1936). Juste avant guerre, Mouloudji tourne dans "les disparus de Saint Agil" en 1938. Pendant l'occupation, l'acteur file à Marseille, puis revient à Paris, en rusant pour échapper au STO. Il tourne dans "les inconnus dans la maison" et s'adonne dès 1947 à la peinture. Après la libération, il devient l'un des piliers de Saint Germain des Près. Les années 50 marquent un virage vers la chanson dont quelques titres viennent d'être évoquer pour débuter cette biographie. Comme beaucoup, Mouloudji est engagé par Canetti, directeur artistique chez Philips et lui fait enregistrer comme un petit coquelicot, récompensé par le prix du disque 1953 et le prix C. Cros. "Le déserteur" (de Boris Vian) sera censuré en 1954 et interdit d'antenne. Mouloudji était anti-militariste. Vers 1956, Mouloudji chante ses propres textes : moi j'aime les femmes fatales, comme le dit ma concierge, tout fout le camp. Il passe sur la scène du Théâtre de la Renaissance et sur celle de l'Olympia en 1975. A partir de 1976, cet "aristocrate ouvrier" comme on l'a surnommé voit sa popularité s'effriter, ce qui ne l'empêche pas d'enregistrer des albums comme : Et ça tournait", avec l'accordéoniste Marcel Azzola (1927), de faire des concerts à l'Elysée Montmartre en 1987, d'écrire et de peindre. Mouloudji a été marié avec Louise Fouquet (1918/1999) dite Lola qui était son agent artistique jusqu'en 1969. Mouloudji a eu deux enfants : Grégory en 1960 avec Lilia Lejpuner et Annabelle en 1967 avec Nicole Tessier. Liliane Patrick a été sa dernière compagne. En 1992, une pleurésie lui enlève en partie sa voix. Son ultime récital a été donné près de Nancy en avril 1994. Mouloudji n'a jamais bénéficié d'une notoriété à la hauteur de ses talents ; c'était un chanteur de gauche, libre et libertaire, un homme de conviction. Il est décédé à 71 ans, au centre chirurgical Henri Hartman et inhumé au Père Lachaise. |
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De renata le 05/02/2014 marcel MOULOUDJI, " moulou" pour ses amis, le créateur de " comme un p'tit coquelicot ", meurt le mardi 14 juin 1994 à l'âge de 71 ans. acteur à 11 ans, dans le film "la guerre des gosses ", romancier à 23( son premier livre " enrico", en 1944, lui vaudra le prix de la pléiade) interprète de jacques prevert à 28, puis auteur, compositeur, producteur de disques et peintre: la carrière de ce fils d'un maçon kabyle communiste et d'une femme de ménage bretonne , aura peut-être souffert de cet éclectisme et de ce refus de se laisser enfermer dans un seul genre, l'empêchant de connaître le même succès qu'un autre de ses contemporains, acteur et comédien comme lui, serge reggiani. né le 16 septembre 1922,cet enfant de la rue de crimée, va grandir dans " l'océan du front populaire ", vendant " mon camarade" et se faisant remarquer très vite comme un des meilleurs vendeurs du journal. toute sa vie, mouloudji sera resté fidèle à la défense des petites gens, un homme connu pour ses sympathies libertaires, comme un autre " anar" de la chanson, léo ferré. grandi dans le paris existentialiste du saint-germain-des-près des années d'après guerre, mouloudji doit son " ticket " d'entrée dans le monde du spectacle à jean-louis barrault. après avoir été membre lors du front populaire du groupe " octobre " de jacques prévert, il fréquente le paris intellectuel des années 50/60, jean-paul sartre, simone de beauvoir, trouve un " père adoptif " en marcel duhamel, créateur de la fameuse " série noire". ainsi soutenu par barrault, mouloudji s'illustre très tôt au cinéma : " les disparus de saint-agil" en 1938, " les inconnus dans la maison " en 1941, " nous sommes tous des assassins" en 1952, retentissant plaidoyer contre la peine de mort. au début des années 50,mouloudji commence une carrière dans le music-hall, encouragé par damia et maurice chevalier. il obtient le grand prix du disque en 1953, année de son plus grand succès," comme un petit coquelicot". en 1956, il reprend " le déserteur", de boris vian, en pleine guerre d'algérie, ce qui lui vaut quelques déboires avec les autorités.ce sera ensuite: " le mal de paris, un jour tu verras, la complainte de la butte, chansons syndicalistes...des chansons ou s'illustre son humanisme, son souci de l'amitié. " je suis né à paris, rue d'arcole, hôtel-dieu, mon père était maçon, ma mère, femme de ménage. mon frère était sauvage, mon oncle bizarre. ma tante gentille. je n'avais pas beaucoup d'argent, mais c'était le bon temps. on changeait souvent de toit, mais on aimait la très digne dame, la mouise. j'étais un peu chômeur, un peu acteur, un peu chanteur, un peu gentil, un peu salaud, un peu artiste. j'ai vécu ma vie en touriste. enfin j'arrive à la fin de ma vie. ce seront mes dernières vacances, j'ai 71 ans d'enfance." ces mots, mouloudji les prononçait en exergue de ses derniers spectacles. daniel gélin, son ami, les a repris une dernière fois, devant son cercueil, en guise d'adieu. |