| De Fernand le 22/03/2015 ARLETTY "COMME DE BIEN ENTENDU"(1938) Le cinéma a souvent lancé des chansons à succès. Cette mode est venue au moment des premiers films musicaux. La tradition s'est installée peu à peu de façon courante et bon nombre de metteurs en scène ont tenu à avoir un thème musical ou une chanson dans leur production. Jean Boyer, parolier et réalisateur de films a souvent mis cette pratique au service de ses histoires. En ce qui concerne le film "circonstances atténuantes", la chanson "comme de bien entendu" interprétée par Michel Simon, Arletty, Andrex est une totale réussite. Jean-Jacques Debout, en 2013 a repris cette chanson sur son album "les chansons des guinguettes" et bien avant lui, Albert Préjean. |
| De Fernand le 21/07/2014 ARLETTY (Léonie Bathiat) - Courbevoie (Hauts de Seine) 15.5.1898 - Paris 23.7.1992. Elle a interprété : ah le joli jeu, coeur de Parisienne, dans sa baignoire, et le reste, j'en ai marre, la calcographie, la femme est faite pour l'homme, la Villette, si vous étiez un coquin, deux sous de violettes, pourquoi as tu fait ça, l'amant de Bornéo et en duo avec Michel Simon : comme de bien entendu, du film circonstances atténuantes. Elle est née à Courbevoie, 33 rue de Paris et avait un frère cadet, Pierre. Fille de Michel Bathiat (+1916), chef de dépôt ayx tramways et de Marie Dautreix, blanchisseuse, elle fut secrétaire, mannequin, girl de revue. Elle a posé pour des peintres, puis elle commence à chanter dans les beuglants, les cafés et au music-hall. Son 1er amour "Ciel", étant tombé au champ d'honneur pendant la guerre en 1915, elle se laisse séduire par le banquier Jacques Lévy qui lui fait connaitre la haute société parisienne. Elle se crée un style : la Parisienne sans gêne, avec sa gouaille. Elle a joué au théâtre : Ô mon bel inconnu, l'école des veuves, fric-frac, Gigi, les monstres sacrés, son dernier rôle. Le cinéma la réclame : Hôtel du Nord, tourné en studio en 1938 avec Jouvet à qui elle dit "atmosphère, atmosphère, est ce que j'ai une gueule d'atmosphère ..." (elle dira plus tard que ce film n'était pas fait pour Jouvet), le jour se lève, les visiteurs du soir, les enfants du Paradis, Madame Sans Gêne, en tout une cinquantaine de films. Elle fera quatre mois de prison et sera condamnée à deux ans de contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer sa profession, à cause de ses rapports avec un officier allemand. Tout ce qu'elle a à répondre c'est "mon coeur est français, mais mon c.. est international". Elle remontra sur les planches en 1947, mais avec moins de facilités qu'avant-guerre. Au début des années 60, Arletty perd la vue, ce qui l'oblige à se retirer en 1962. Elle prête sa voix à différents reportages, à Jacques Chancel, par exemple qui avait réalisé une interview. Arletty avait beaucoup de talent et une forte personnalité. Elle piquait des colères volcaniques mais brèves. En 1971, elle avait évoqué avec verve et humour, cette période de l'occupation allemande, ses amours avec Allermand, dans ses mémoires intitulées "la défense". Cet Allemand, Hans Soehring (1908/1960), finit au Congo dévoré par un crocodile. Ils s'étaient rencontrés le 25.3.1941 dans une loge de théâtre. Elle le surnommait "Faune". Après la guerre, il l'avait demandée en mariage, ce qu'elle refusa. Après la mort de son fiancé, sur un champ de bataille, en 1915, elle avait choisi de ne jamais se marier, ni d'avoir d'enfants. Hans et Arletty se sont revus, ont passé le Noël 1946 ensemble, puis se sont rencontrés une dernière fois en 1949. Sur ses collègues, elle donnait parfois son sentiment : Fernandel, avec sa gueule chevaline, il était sûr d'être à l'arrivée ; Michel Simon qui a été l'acteur avec qui elle a le plus joué au théâtre : "nous étions mari et femme de théâtre, un grand partenaire, mieux un ami" ; il y a eu des bagarres terribles entre eux. De la "miss", elle disait qu'elle était irrésistible. Piaf : elle n'aimait pas la femme, mais reconnaissait son talent. Jean Gabin l'appelait "la grande". Recluse dans son appartement, 14 rue de Remusat, Paris (16 ème), elle ne recevait que des proches et des amis. Elle quittera ce monde à 94 ans et sera inhumée au cimetière de Courbevoie (Hauts de seine) |
| De renata le 27/10/2013 ARLETTY. lorsque léonie bathiat naît le 15 mai 1898, au 33 de la rue de paris, à courbevoie, dans un sombre rez-de-chaussée, les ouvriers du métropolitain donnent le premier coup de pioche de la ligne vincennes-maillot. a la place des tours du quartier de la défense se trouvaient alors des fermes, et les vaches pouvaient encore paisiblement brouter dans les prés. sa mère lave son linge dans la seine, face à l'île de jatte et au temple d'amour. dans une poche, un chapelet. dans l'autre ,les tarots. courbevoie: patrie des blanchisseuses-repasseuses à l'argot savoureux. elles sifflaient le dernier refrain, scandé par le mouvement des fers à repasser. le père d'arletty, ancien mineur, est ajusteur. libre penseur, un peu " anar " , il se place résolument du côté de zola , lorsque ce dernier publie " j'accuse ". léonie est née pauvre, mais elle n'en fait pas tout un plat. après le tablier noir de la communale, léonie porte le voile blanc de la première communion. quand elle demande : " qui a créé dieu? ", elle reçoit une gifle magistrale. plutôt que d'être ouvrière et lingère, avec un peu de chance, elle pourrait être dactylo. ses parents se saignent au 4 veines et l'inscrivent chez pigier. après l'attentat de sarajevo, le 28 juin 1914, des adolescents partent de courbevoie pour la gare de l'est, la fleur au fusil. le beau garçon à qui arletty vient de se donner en douce, est tué le 15 août 1915. arletty fait une promesse à son " fiancé " déjà en terre : " je ne me marierai jamais.je n'aurai pas d'enfant. ni veuve de guerre, ni mère de soldat. " cette promesse , elle la tiendra. l'année suivante lui réserve un autre malheur. le 2 décembre 1916, son père meurt écrasé par un tramway. elle doit abandonner pigier. elle travaille dans une usine d'obus. puis elle trouve une place de sténo. un soir de printemps 1917, elle est abordée par un armateur suisse richissime. elle le baptise " edelweiss ". il lui propose de l'installer dans une superbe villa à garches. un bel après midi d'été, flânant sur les boulevards, elle va faire une rencontre déterminante." paul guillaume, amateur d'art ". il lui propose de poser pour des artistes connus. en octobre 1919, elle monte pour la première fois sur une scène. pendant 10 ans , c'est l'une des égéries du tout paris. on adore sa gouaille canaille, son jeu distancié. elle pose nue pour le peintre kisling. sans retenue, arletty plonge, pendant quelques mois dans le monde illégal de la drogue. en 6 mois, elle a vieilli de 10 ans. c'est à 40 ans, avec " hôtel du nord " qu'arletty accède à la célébrité. 1939, c'est la guerre. arletty, qui porte au coeur la blessure de son premier amour tué en 1914, décide de mener la guerre à la guerre. mais arletty s'est trompée d'ennemi. elle a choisi le mauvais camp, celui de la collaboration. en décembre 1940, tout paris la voit se pavaner au bras d'hans dterling, un colonel allemand. " les visiteurs du soir et les enfants du paradis, la consacrent comme l'une des plus grandes actrices du cinéma français. puis c'est la libération. " après avoir été la femme la plus invitée de paris, je suis la femme la plus évitée. comme sacha guitry, arletty fait de l'esprit : " quand vous a t-on arrêtée? " le jour de la libération ". à l'officier " épurateur " qui lui demande, au camp de drancy: " alors, bathiat, comment ça va ce matin ? " elle répond : " pas très résistante ". elle est condamnée à 3 ans d'interdiction de jouer, et à plus d'un an de résidence surveillée. depuis le 11 novembre 1966, les beaux yeux d'arletty ne voient plus. le 23 juillet 1992, le boulevard du crime perd sa plus belle fleur. garance, la somptueuse héroine des enfants du paradis disparaît. |