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De Fernand le 04/03/2015

Yvette GUILBERT "LES VIERGES"(1892) A 22 ans, Yvette Guilbert débute dans la chanson à l'Eldorado, sans succès. Sa mère lui répétait jour après jour : "mais ma pauvre fille, tu n'as pas de voix, pas de physique, comment veux tu rivaliser avec Melle Darty" (une vedette de l'époque). Quand on a le feu sacré, rien ne vous arrête. Yvette ne se décourage pas et va voir le directeur du Moulin Rouge qui l'engage. Elle se compose une silhouette et c'est le grand départ. La vedette perfectionne son art de diseuse qui raconte autant qu'elle chante des textes un peu osés, comme les vierges dont elle a composé la musique. Elle est convoquée devant une commission qui lui interdit de chanter "les vierges" jugée inconvenante. "Mais enfin messieurs s'écrie-t-elle, cette chanson est normale" "Ah vous trouvez ? A chaque couplet, il y a des chutes un peu raides" Le soir même, au lieu de dire les mots jugés lestes, elle tousse, ricane, sifflote avec des mines appropriées et la chanson devient bien plus osée et dix fois plus drôle. Cet exercice de style lui apporte la gloire et l'attention de Toulouse-Lautrec qui lui consacrera un album de seize planches et un projet d'affiche resté célèbre

De Fernand le 03/03/2015

Yvette GUILBERT "LE FIACRE" Xanrof (Léon Fourneau) dépose cette amusante satire chez un éditeur. Une jeune interprète, encore inconnue, en mal de répertoire, s'adresse à Xanrof. Elle s'appelle Yvette Guilbert qui va très vite devenir en grande partie, grâce à cette chanson, la diseuse fin de siècle, la féline du Chat-Noir. Yvette Guilbert reprend la chanson à Liège (Belgique) en août 1890 et en donnera une interprétation magistrale. Elle l'enregistre en 1898 sur disque Pathé. C'était le temps des demi-mondaines, des cafés-concerts. Yvette était l'interprète préférée de Xanrof. Le fiacre est un sujet en or qui va en rapporter. Ce véhicule, attribut des promeneurs fortunés, a des jours qui sont comptés. Les premières autos seront commercialisées en 1892. Quant à la chanson, elle décrit une certaine bourgeoisie pétri d'hypocrisie. Des maris font chambre à part et leurs épouses parfois, souhaitent tout bas ce que la chanson clame tout haut : se débarrasser de leur mari. Un homme est écrabouillé sur le sol mouillé d'une rue. Du fiacre une dame sort et dit "chouette Léon ! C'est mon mari ! Y plus besoin de nous cacher"

De Fernand le 12/08/2014

Yvette GUILBERT (Emma) - Paris (3ème) 20.1.1865 - Aix en Provence (Bouches du Rhône) 3.2.1944. Elle est née dans le quartier du Marais, 78 rue du Temple. Auteure et interprète qui a connu des débuts difficiles. Orpheline de père, sa mère est modiste d'origine flamande. Yvette travaille très tôt comme petite main dans la couture, puis est vendeuse au magasin du Printemps. Elle aborde le théâtre vers 19 ans. Elle débute en 1888 aux Bouffes du Nord, dans les petites ouvrières de Paris, puis joue à Cluny et au théâtre des variétés en 1889. Mais c'est dans la chanson, sa plus grande passion, qu'Yvette veut réussir, malgré une 1ère expérience désastreuse au Casino de Lyon où elle doit quitter la scène sur des jets de tomates. En 1889, elle passe à l'Eldorado, mais la direction la remercie. Sa voix pointue et sa silhouette dépourvue de rondeurs ne sont ,pas au goût du jour. En effet, elle est mince, au long cou, avec un nez proéminent. Devant ces échecs répétés, Yvette décide d'aller en Belgique, à Liège, où elle réussit à faire rire le public. A Bruxelles, elle remporte son 1er succès, avec la pocharde. Chevelure rousse, elle porte de longs gants noirs et une robe de satin vert ; elle adopte le genre tragico-comique et chante "le fiacre". De retour en France en 1890, elle se produit au Moulin Rouge et le public l'acclame. La chanteuse se constitue un répertoire et triomphe au divan japonais en mai 1891, puis à la Scala où elle est tête d'affiche entre 1892 et 1895. Faisant désormais salle comble, partout où elle se produit, on la surnomme "la diseuse fin de siècle". Son humour grinçant séduit les intellectuels et les anticonformistes des habitués du "Chat Noir" qui se trouvait Boulevard Rochechouart. Immortalisée à partir de 1893 par Toulouse Lautrec, c'est en grande vedette qu'elle promènera, jusqu'en 1899, sa silhouette partout en France, en Angleterre,en Allemagne, aux Etats-Unis (où elle résidera par la suite entre 1915 et 1922). Malheureusement, en 1900, elle est atteinte d'une grave affection rénale qui l'affectera plus de 15 ans et nécessitera six interventions chirurgicales. Elle abandonne son répertoire boulevardier et graveleux, pour interpréter désormais des airs des 16ème et 17ème siècles. L'artiste passera plus de 25 ans, à chanter les plus beaux chant de France. Parmi ses succès, outre le fiacre : madame Arthur, le voyage à Beethléem, quand on vous aime, comme ça, la mère Bontemps, l'hôtel du n° 3. Sa discographie s'étire sur plus de 40 ans. Elle avait un admirateur : Freud, le médecin viennois psychanalyste qui était venu l'écouter à l'Eldorado. Parmi sa filmographie : faisons un rêve, les deux orphelines et quelques vingt autres films dont beaucoup datent de l'époque du cinéma muet. Le 22 juin 1897, Yvette Guilbert, devenue une immense vedette, épouse Max Schiller, un médecin juif d'origine allemande, rencontré à New-York. Pendant les années de guerre 39/45, les époux éliront domicile à Aix en Provence, pensant que la proximité de Marseille leur permettra de fuir en bateau ou en avion. Yvette Guilbert décède à 79 ans, à l'hôtel Nègre Coste, cours Mirabeau à Aix, d'une pleurésie.Elle est inhumée depuis 1946, au cimetière du Père Lachaise, où son mari a fait transférer son corps.

De renata le 20/10/2013

YVETTE GUILBERT. elle vient au monde le 20 janvier 1865 à paris, de hippolyte guilbert, brocanteur et de hernance lubrez, une chapelière belge. orpheline de père, pour gagner sa vie, elle doit travailler tôt dans la couture. la rencontre d'in critique dramatique la pousse à 19 ans vers le théâtre; aussi abordera t-elle la chanson comme " tout l'art du comédien au service d'une chanteuse sans voix qui demande au piano et à l'orchestre de chanter à sa place " ( la chanson de ma vie ). ses débuts sont difficiles: manquant de " coffre " et de rondeurs, elle se fait siffler au casino de lyon et pratiquement renvoyée de l'eldorado au bout de 2 mois ( 1889 ). son premier succès " la pocharde ", écrit par elle dans un moment de désespoir, lui apporte un surnom : " la comique à rallonges ". riche de la découverte des chansons sans gêne de xanrof, elle cultive alors un genre tragico- comique et une silhouette : la dame rousse aux gants noirs, vêtue de satin vert, immortalisée par toulouse-lautrec. elle lance ce personnage au pavillon de flore à liège, puis à bruxelles, mais à paris doit rompre son contrat avec l'éden-concert, ou elle demeure incomprise. sous le pseudonyme de nurse valery, elle se fait un peu connaître au moulin rouge ( 1890 ) : on l'y voit costumée en nourrice au caf'conc' d'hiver de la salle du bal. elle passe en même temps au divan japonais ou elle trouve, autour du poète jean sarrazin, son premier vrai public.on l'y baptise : " la diseuse de fin de siècle "; elle y chante les vierges et les foetus de mac-nab. exploitée quelques temps par musleck au concert parisien ( 1891 ). elle fait salle comble à la scala de 1892 à 1895. elle y poursuit son contrat, mais doit le rompre en 1900 à cause d'une maladie de reins. elle se produit entre temps à l'horloge et " fait traverser les champs-élysées au tout paris " qui les retraverse dans l'autre sens pour la suivre l'année d'après aux ambassadeurs. tous les salons littéraires se l'arrachent. pendant 16 ans ( à partir de 1889 ) , yvette guilbert sera malade. 6 interventions chirurgicales seront nécessaires pour lui permettre de poursuivre sa carrière. fatiguée de " broder d'or des grivoiseries même littéraires ", elle passe de " 10 ans de répertoire boulevardier et graveleux à 26 ans de beaux chants de france ". elle entame cette seconde carrière au casino de nice en 1913, habillée de pourpre et d'or, après avoir fait de longues recherches sur la chanson ancienne. pendant plus d'un demi-siècle au total, elle aura mené une carrière internationale en chantant un très grand nombre de poètes ( baudelaire, fagus, jammes, laforgue, montherlant, richepin, rollinat, verlaine ) ainsi que quantité d'auteurs inconnus du moyen âge. mais on se souvient surtout de l'yvette guilbert première époque, celle du fiacre de xanrof et de madame arthur de paul de kock. malgré son " spectre de voix " ( l'expression est de gounod ), elle a laissé le souvenir d'une diction impeccable et d'un sens unique de la mise en scène qui faisaient de chaque chanson un condensé d'une pièce en un acte. " je pense toujours en l'entendant, a dit henri lavedan, à quelque troublant automate, à une dame en cire d'edgar poé qui aurait un phonographe dans le ventre".elle meurt à aix en provence le 3 février 1944 d'une pleurésie.