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De Fernand le 06/05/2015

PATACHOU (Henriette Ragon) - Paris (12ème) 10.6.1918 - Neuilly sur Seine (Hauts de Seine) 30.4.2015 dans l'après-midi. Bal chez Temporel (1957), brave Margot, j'ai rendez-vous avec vous, java, le bricoleur (quelle chance d'avoir un mari bricoleur), le chaland qui passe, Nini peau de chien, rue Lepic, un gamin de Paris, la bague à Jules (1957), la complainte de la butte, nous les filles, la musique, celui que j'attends, voyage de noces (1961), vos yeux cachou : une chanson composée par Guy Bontempelli et interprétée, d'une voix de velours, par cette grande dame de la chanson. "La bague à Jules" est une chanson sur le milieu, traitée avec amour et humour par le parolier Jamblan, sur une musique d'Alec Siniavine et interprétée par Patachou qui signe là, une des plus jolies pages de son répertoire. On déguste cette histoire de fausse bague, chaque fois, avec beaucoup de plaisir. Patachou lance "Bal chez Temporel", cette chanson de Guy Béart qui a écrit la musique. La chanson invite à penser à ceux qui ont gravé leurs noms dans le bois des tables bancales ou "quelques je t'aime" "Voyage de noces". Le côté tendresse du répertoire de Patachou. "Vous avez du en faire un beau voyage de noces en montagne ; vous avez du en faire des châteaux en Espagne. Moi je n'ai jamais fait de voyage de noces en montagne, mais j'en avais fait, comme les gosses, des châteaux en Espagne". Elle a marqué la chanson populaire des années 50, dont un aperçu ci-dessus et ci-contre, par sa gouaille naturelle et ses prestations sur scène. Patachou est la fille unique d'un père artisan céramiste et d'une mère au foyer. Elle grandit dans cette famille modeste et unie. Avant de chanter, elle a exercé divers métiers : dactylo, employée, vendeuse de pâtisserie (d'où son pseudonyme), avant d'ouvrir en 1948, à Montmartre, un cabaret-restaurant "chez Patachou". Encouragée par Chevalier, elle chante et compose son répertoire (Gainsbourg, Ferré, Aznavour, Béart), avec un goût certain. En 1951, elle passe en 1ère partie d'Henri Salvador à l'ABC. Elle a présenté dans son cabaret de jeunes talents : Brassens en 1952, dont elle interprète les premières chansons (boite à outils, papa maman, la chasse aux papillons, les bancs publics). Elle laisse à Brassens le soin de monter sur scène pour chanter le gorille ou Hécatombe. Aidée par Jacques Canetti, elle a lancé Brassens. En 1953, Patachou est en tournée à New-York où elle est surnommée "la gamine française avec un nom fascinant". Elle passera au théâtre des variétés en 1954, à l'Olympia et à Bobino en 1957, à l'ABC en 1961, fera la rentrée 1966 au cabaret "la tête de l'art". Patachou créera la comédie musicale "impasse de la fidélité" au théâtre des Ambassadeurs en 1960. Patachou a animé le restaurant de la Tour Eiffel, au 1er étage, dans les années 1970. Au début des années 70, Patachou a fait une tournée au Japon, en Suède, donnera en 1972, un tour de chant au théâtre des Variétés. De son mariage avec Jean Billon, pendant la guerre, elle aura un fils, Pierre Billon (24.7.1946) qui a écrit pour Hallyday et Sardou. Ce dernier a fait ses débuts dans le cabaret montmartrois de Patachou. Après son divorce, elle épousera en 1966, un Américain, Arthur Lesser, imprésario qui décèdera en 1979. Elle a chanté "qu'j'avais marié un Grec". Et bien non, point de Grec dans sa vie ! Dès le début des années 50, le cinéma fait appel à elle ; femmes de Paris, french cancan, Napoléon, les grandes marées, cible émouvante, drôle de Félix. Le 23.4.1986, sortait le film "Faubourg Saint Martin", dans lequel, elle a joué un rôle de tenancière d'hôtel du 10ème arrondissement, avec Françoise Fabian. La télévision n'est pas en reste avec des téléfilms comme : orage d'été, les grandes marées. Elle passait dans l'émission de Pascal Sevran "la chance aux chansons" Petite anecdote pour terminer la biographie de cette chanteuse : armée d'une paire de ciseaux, elle coupait les cravates des clients et accrochait les morceaux au plafond de son établissement. Patachou est décédée à son domicile de Neuilly sur Seine, de mort naturelle ; elle s'est éteinte doucement à 96 ans. Les obsèques religieuses ont été suivies de l'inhumation au cimetière parisien du Père Lachaise, le jeudi 7 mai 2015.

De renata le 07/10/2013

PATACHOU, qui s'appelle en réalité henriette ragon est née à ménilmontant le 10 juin 1918. à la sortie de l'école elle trouve un emploi de dactylo aux éditions raoul breton. sa mission, taper les nouvelles chansons de l'auteur-compositeur vedette de la maison, charles trenet. des refrains à succès qu'elle devient ainsi la première à fredonner. quand la guerre éclate, raoul breton quitte la france et patachou se retrouve au chômage. ne supportant pas l'idée de ne rien faire, elle décroche un emploi de secrétaire chez gnone et rhône, une usine ou il y a 10.000 ouvriers. c'est la qu'elle rencontre jean billon, employé au service d'architecture. quelques mois plus tard, elle l'épouse et en 1942, le couple s'installe dans le loiret à côté de l'une des annexes de l'usine. jean billon s'engage dans la résistance locale et en août 1944 il participe à la libération de paris avec les troupes du général leclerc. il retrouve ensuite sa femme et la vie reprend sans la moindre fausse note. fin 1945, henriette et jean s'installe à montmartre dans un minuscule appartement 18 rue du mont cenis, jean ouvre rue de clichy une boutique d'antiquité, tandis qu'henriette dirige un magasin de chaussures pour dames rue de richelieu. elle passe son temps entre les artisans bottiers et les maisons de couture pour un bien maigre résultat. ses bénéfices sont en effet engloutis par les mauvaises affaires de son mari. le couple quitte alors la rue du mont cenis pour s'installer chez marie-célestine et maurice, les parents d'henriette. un jour, se promenant sur la butte, henriette et jean découvre une ancienne boutique en très mauvais état. elle est à louer pour une somme dérisoire. jean est convaincu qu'il s'agit d'une affaire à ne pas rater. son idée, transformer l'ensemble en pâtisserie, il n'y en a pas une seule sur la butte, cela pourrait marcher. il entreprend lui même les travaux de menuiserie et de plomberie, et engage un boulanger car il ne connait rien à ce métier. henriette, elle, s'occupe de la caisse. le succès est immédiat et au bonheur du couple s'ajoute celui de la naissance d'un fils, pierre billon. en 1948, jean et henriette achète le local voisin de la pâtisserie pour y aménager un restaurant. un soir, un groupe de médecins qui a envie de s'amuser reprend en choeur les chansons interprétées par l'accordéoniste et se trouve soutenus par henriette qui se met à son tour à pousser la note. elle recommence plusieurs soirs de suite, tout paris se met à accourir. samedi soir, un hebdomadaire créé par pierre lazaref consacre un reportage à cet établissement dont le succès vire au phénomène de société. dans l'article, henriette est surnommée lady patachou , un pseudonyme qu'elle décide aussitôt d'adopter. un soir, alors qu'elle est en train d'interpréter bruant, un client s'empare d'une paire de ciseau et coupe la cravate de l'homme qui dîne en face de lui, ce dernier lui rend la pareille, ce jeu s'étend à toutes les tables, henriette s'y met aussi. crochant ensuite ses trophées au plafond suivant un principe qui deviendra une tradition. en 1949, jacques canetti, directeur des 3 baudets, signe à patachou son premier contrat sur une vraie scène, celle du central de la chanson. l'accueil du public est tellement encourageant qu'elle est engagée aux 3 baudets pour remplacer robert lamoureux . à montmartre, patachou accueille un jour, pierre gallante un journaliste qui a épousé olivia de havilland, célèbre depuis " autant en emporte le vent ". il lui présente georges brassens , un jeune poète encore inconnu. elle propose à brassens de monter sur scène, il refuse sous prétexte qu'il a oublié sa guitare. patachou, fascinée par cet ours, tout en cheveu et en moustache insiste lourdement. un autre débutant, qui a crée un duo comique baptisé les pinsons, prête son instrument, un certain raymond devos. peu de temps après, brassens se retrouve sous les projecteurs et crée des couplets que patachou mettra ensuite à son répertoire. guy béart fera aussi ses débuts chez patachou. maurice chevalier devient son parrain et lui décroche un contrat au théâtre de l'abc.ensuite, elle est engagée pour un mois à londres ,puis c'est montréal. en janvier 1954, elle est à l'affiche du waldorf astoria, un club de new-york . sa carrière connait un point culminant lorsqu'elle triomphe 3 soirs de suite en septembre 1963au carnégie-hall à new-york. en 1961, elle donne sa chance à pierre perret en première partie de son spectacle. à partir de 1966, elle se met à préférer le charme des cabarets parisiens. entre 1969 et 1971, elle anime un restaurant situé au premier étage de la tour effel. je ne me suis jamais considéré comme une chanteuse, explique t-elle, je suis plutôt une diseuse ou une comédienne qui chante.