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De Fernand le 22/03/2015 Lucienne DELYLE "SUR LES QUAIS DU VIEUX PARIS" (1939) Les bords de la Seine méritaient une si jolie chanson. L'image des fleuristes et des vieux bouquinistes restera à jamais gravée dans les mémoires grâce à ce refrain. C'est la rencontre heureuse d'une voix chaude et sensuelle d'un texte poétique et d'une mélodie populaire. |
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De Fernand le 04/03/2015 Lucienne DELYLE "MON AMANT DE SAINT JEAN" (1942) Lucienne Delyle enregistre la chanson le 7 juillet 1942, accompagnée par l'orchestre de Jacques Météhen. A cette époque, elle était engagée comme chanteuse dans l'orchestre de Raymond Legrand, puis dans celui du trompettiste Aimé Barelli qu'elle finira par épouser. Les liens de la chanteuse avec le jazz sont étroits et cette musique illustre à merveille la richesse et l'originalité de la chanson française pendant l'occupation. "Mon amant de Saint Jean" sera son 1er gros succès. Le compositeur est l'accordéoniste Emile Carrara. La musique est une des belles valses musettes jamais écrites et reste l'un des grands classiques du genre. Les paroles sont d'un grand classicisme appliquant à la lettre les recettes de la chanson réaliste. Elle met en scène une jeune fille naïve séduite et abandonnée par un beau parleur. L'histoire se passe dans un bal populaire et on sent se profiler derrière lui l'image traditionnelle du souteneur. Ces vers restent dans toutes les mémoires : "comment ne pas perdre la tête serrée par des bras audacieux, car l'on croit toujours aux doux mots d'amour quand ils sont dits avec les yeux" Comme c'est bien vrai, même si la chanson paraît vieillotte. |
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De Fernand le 08/08/2014 Lucienne DELYLE (Delache) - Paris (14 ème) 16.4.1913 - Monaco 10.4.1962. Son mari était le chef d'orchestre et trompettiste bien connu, Aimé Barelli (1917-1995) et sa fille, la chanteuse Minouche Barelli (1947-2004). De sa mère, on se souvient des nombreuses chansons qu'elle a interprétées au cours d'une carrière assez courte d'une vingtaine d'années, comme : bel ami, c'est un gars, malgré tes serments, le paradis perdu, sur les quais du vieux Paris (1939), c'est mon gigolo, dans les rues de Paris, dans mon coeur, jambalaya, java (grand prix du disque 1956), le moulin de la galette, les quais de la Seine, long long long, mon amant de Saint Jean (chanson mythique qui reste son plus grand succès), le dénicheur, seule ce soir, si tu viens danser dans mon village, sur le pavé de Paris, viens demain, Marie des anges (1943), luna rossa, si toi aussi tu m'abandonnes, Mimi la rose. Orpheline très jeune, issue d'une famille aisée, elle commence à travailler comme préparatrice en pharmacie, en s'intéressant déjà à la chanson. Elle débutera dans le métier par le biais d'un concours sur les ondes de Radio-Cité en 1939, où elle est remarquée par le Bulgare Jacques Canetti (1909-1997), grand dénicheur de talents. Bien que pas très jolie de visage (elle se fera refaire le nez plus tard, coupera ses cheveux longs et les teindra en blond), la jeune femme passera sur les scènes parisiennes comme : les Trois Baudets, l'Olympia en 1954 et 1958, Bobino en 1960. Elle fera le connaissance de son futur mari en 1940. Il l'initie au jazz, devient son compagnon, son accompagnateur et son compositeur. Parfois, ils chantent ensemble (tant que nous nous aimons, ça alors, ça marche). Elle l'épousera en 1947. Lucienne fera entendre sa voix langoureuse, éthérée, à la diction parfaite. L'artiste enregistrera de nombreux succès dont un aperçu ci-dessus. Au cinéma, elle est présente dans quelques films, dans des rôles secondaires : le bienfaiteur avec Raimu en 1942, 24 heures de perm' en 1945 dans un rôle de figurante, boum sur Paris (1953)où elle chante avec son mari "la route du bonheur". Lucienne Delyle a abordé tous les genres : la chanson réaliste, la valse musette, la chanson sentimentale, entre 1939 et 1960. Cette chanteuse populaire, parmi les plus aimées de la variété française, a été emportée par une leucémie, dans sa 49 ème année et a été inhumée à Nice. |
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De renata le 20/05/2014 JE SUIS SEUL CE SOIR. par. rose noel et jean casanova. mus. paul durand. 1941. dans paris occupé, la chanson est, avec le cinéma, plus que jamais, une porte ouverte sur le rêve, un rêve antidote aux mille et un tracas d'un quotidien vert de gris. mais quand la voix prenante de léo marjane renouvelle, sur les ondes de paris, le serment de fidélité à l'être aimé, c'est ce quotidien qui afflue et submerge tout. enregistrée en juillet 1941 par léo marjane qui y gagna ses galons de vedette, mais crée par tony bert au magic-city, dancing populaire de la rue cognac-jay , " seul(e) ce soir ", devint, en ces années de peine, la dédicace permanente de centaines de milliers d'épouses, amantes ou fiancées de prisonniers de guerre retenus en allemagne, renforcés, quelques mois plus tard, par les " volontaires " du s.t.o. reprise au masculin par andré claveau, qui confirma avec cette chanson, sa vocation de courriériste du coeur numéro un. " seul ce soir ", perdit, après la libération, sa fonction emblematique pour revenir en force quelques années plus tard, portée par les voix de lucienne delyle, jacqueline françois, colette renard, juliette gréco, deshistorisée pour les jeunes, chargée de mémoires pour les autres. |
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De renata le 30/09/2013 Lucienne DELYLE. Lucienne Delache, préparatrice en pharmacie, se fait remarquer à un radio-crochet ou les autres chantent du classique, elle " mon légionnaire ". jacques cannetti, directeur artistique des disques polydor et de radio-cité, homme de flair, l'engage à son " music-hall des jeunes ", banc d'essai radiophonique de tous les jeunes talents chantonnants. à la rentrée de 1938, " le grand jeu ", cabaret de la rue de pigalle, l'annonce comme la révélation de la saison, et c'est vrai. des premiers enregistrements chez columbia aux premiers passages en tête d'affiche à l'européen en décembre 1939, puis à l'abc, en un an, elle aura été le dernier espoir de ce qui se vivait comme l'immédiat avant guerre, puis la drôle de guerre, juste après piaf, trenet ou léo marjane. en 38-39, simple chanteuse d'orchestre en tournée ou attraction dans des grands cinémas ( comme le paramount ) , elle se cherche encore un répertoire , hésitant entre les tonalités : le tragique de damia, le lyrisme dramatique de lys gauty ou de germaine sablon, la romance à l'américaine de léo marjane. elle se hasarde même dans les quartiers de piaf avec : " elle fréquentait la rue pigalle ou je n'en connais pas la fin ", mais supporte mal la comparaison. plus tard, une fois confirmée elle enregistre : " moi je sais qu'on s'reverra " dont la création lui est attribuée, à la grande fureur de piaf, la véritable inspiratrice de cette chanson et qui ne nous a laissé aucun enregistrement. on ne peut qu'imaginer ce qu'édith en faisait sur scène ( un hymne sans aucun doute ) toujours est-il que, du coup , le disque de lucienne ne peut cette fois, pâtir d'une aussi écrasante rivalité. c'est tout de même assez rapidement qu'elle trouve son style : un lyrisme fleur bleue, suffisamment sincère et discret pour être prenant et toucher au bon endroit le coeur des foules désemparées par les joies ou les peines de coeur, peines aggravées par les misères du temps d'occupation. ses valses tendres : sur les quais du vieux paris et sans y penser, en sont deux échantillons parmi les premiers et les plus délicats et très ouvertement sentimentales : viens demain, j'ai toujours gardé pour toi, j'ai chanté sur ma peine, assument si naivement leur navigation sur l'eau de rose qu'elles évitent l'écueil du ridicule, malgré ça et là des vers carrément sublimes. mon amant de saint-jean est devenu anthologique, y'a d'la fumée dans ma banlieue et : le soleil a sauté dans ma chambre, sont deux petites merveilles de poésie populiste, de couleurs opposées. elle chantera aussi : amalaouta, sous- titrée : chanson africaine pour laquelle le qualificatif " kitsch " est insultant. une chanson qui met définitivement le feu aux bambous, pardon, aux poudres de toutes les indépendances ( nous sommes en 1946 ). mais lucienne savait passer en 3 minutes des bambous, des savanes, des idoles rouges et des grands noirs à des atmosphères plus....nordiques. comme beaucoup d'autres, son répertoire accueille des thèmes germaniques travestis derrière des paroles françaises : bel ami, si loin de toi, jamais ne s'oublient, des mensonges, etc. en 1941 on joue : " paradis perdu " avec micheline presle d'une beauté et d'une douceur extraordinaires. les salles sont pleines de permissionnaires en uniformes accompagnés de leur femme ou de leur maîtresse. on sait peut-être que ce superbe mélodrame se déroule de 1914 à 1935 et qu'une large section du film est consacrée à la guerre, aux tranchées, aux usines de munitions ou travaillent les jeunes femmes. la coincidence entre les situations des personnages du film et celles des spectateurs était telle que la salle entière pleurait. ces centaines de mouchoirs trouaient de points blancs l'obscurité du cinéma. en novembre 1941, est projeté à paris : le croiseur sébastopol dont la propagande allemande déclare que c'est un film captivant jusqu'au dernier mètre et qui devait ouvrir les yeux de plus d'un incorrigible en allemagne et surtout à l'étranger sur " la peste bolchevique ". lucienne delyle qui chanta deux mélopées ( d'ailleurs fort jolies ) de cet édifiant chef d'oeuvre et sans doute d'autres romances de provenance teutonne, lors d'un de ses passages sur radio-paris, savait -elle tout ça ? probable que non. en tout cas, elle fut l'une des rares artistes qui, à la libération, n'eut rien à craindre des comités d'épuration. sa rencontre avec aimé barelli, commencé en 1941, ne s'achèvera qu'en avril 1962 après la longue et douloureuse maladie ( une leucémie ) qui emporta cette artiste à la voix si reconnaissable. |