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De Fernand le 21/03/2015 FREHEL "TEL QU'IL EST" (1936) (suite) Le titre et le sujet de cette chanson ont été inspirés au parolier Maurice Vandair par la réflexion d'une prostituée du faubourg Saint Martin, rouée de coups par son "Jules" et qui déclarait à qui voulait l'entendre : "moi j' m'en fous.. tel qu'il est, il me plaît !" "LA JAVA BLEUE" (1938) Tirée du film "une java", ce titre est le sommet de la deuxième carrière de Fréhel qui n'a plus que sa voix et son talent pour séduire. Portant 30 kg de trop, le visage épaissi par la drogue et l'alcool, elle a repris pourtant une place importante dans les variétés, en présentant un grand tour de chant. |
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De Fernand le 19/03/2015 FREHEL "SUR LA RIVIERA" Cette chanson est la chance de Fréhel. Il était rare que les auteurs renommés donnent leurs chansons en exclusivité à une débutante de 16 ans. La musique est de Léo Daniderff et Henri Lemonnier. A ses débuts, l'artiste était belle et avait une jolie voix pour entonner : "sur les bords de la Riviera où murmure une brise embaumée, chaque femme a rêvé là-bas d'être belle et toujours adorée ...." |
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De Fernand le 11/03/2015 FREHEL " OU SONT TOUS MES AMANTS" ? (1936) Une question que se posait Fréhel dans cette chanson, dont les paroles sont de Charlys et la musique de Maurice Vandair. L'héroïne donne dans la dépression, voire la mélancolie. L'intensité des ardeurs passées (voir biographie ci-dessous), n'a pas saturé la libido de notre amoureuse. L'évocation de ses succès anciens ne la console pas de son vieillissement, mais encore leur remémoration nostalgique ajoute à sa douleur. |
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De Fernand le 06/03/2015 FREHEL "TEL QU'IL EST" (1936) L'année 1936 est faste pour Fréhel qui chante ce titre. C'est un clin d'oeil à Mistinguett, son ancienne rivale près de Maurice Chevalier. C'est une chanson réaliste, un genre qui lui va comme un gant, qu'elle adapte à sa personnalité joviale. Fréhel force le trait pour décrire l'objet de tous ses désirs : "c'est un vrai gringalet, aussi laid qu'un basset ... mais je l'aime". Renaud lui rendra hommage en reprenant "tel qu'il est", le temps d'un album et d'un spectacle à Bobino. |
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De Fernand le 01/03/2015 FREHEL "OU EST-IL DONC" ? La chanson du film "Pépé le Moko", créée dix ans plus tôt en 1926 avec André Decaye et Lucien Carol pour les paroles et Vincent Scotto pour la musique. Le texte marque le regret d'un Paris qui n'existe plus : "où est-il mon moulin de la place Blanche, mon tabac et mon bistrot du coin." Une chanson nostalgique, s'il en est. Dans le film, Fréhel joue le rôle d'une chanteuse oubliée du public, ce qu'elle était à l'époque du tournage en 1936. |
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De Fernand le 23/07/2014 FREHEL (Marguerite Boulc'h) - Paris (17 ème) 13.7.1891 à 8 h - Paris (9 ème) 3.2.1951. Célèbre chanteuse réaliste qui a marqué la période de l'entre deux guerres. Elle est née 2 Bd Bessières - Paris (17 ème). Fréhel a une vie misérable, violée, mal mariée, alcoolique, droguée. Elle s'était mariée à Paris (2ème) le 28.11.1907 avec Robert Hollard qui l'a abandonnée ; elle divorcera le 13.6.1910. En secondes noces, elle épousera à Paris, le 30.4.1935, Georges Boettgen. La chanteuse était issue de la rue, fille d'un ancien marin breton, Yves Boulc'h, devenu aiguilleur aux Chemins de fer de l'Etat, invalide après avoir été happé par une locomotive et d'une mère, Marie-Jeanne Daniel, concierge, ramenant régulièrement ses amants à la maison. Marguerite est très tôt livrée à elle même et commence à chanter dans les cours dès l'âge de 5 ans, en compagnie d'un vieil aveugle qui l'accompagne à l'orgue de Barbarie. Adolescente, sa voix et sa beauté la font remarquer par la Belle Otero (1868/1965), chanteuse et danseuse de cabaret de la belle époque, qui la fait débuter à la Brasserie de l'Univers à 14 ans. Fréhel chantera bientôt à la Taverne de l'Olympia, pour un litre de café et quelques croissants par représentation. En 1908, elle est enceinte de son mari, mais son fils ne vivra pas. Le mari, Hollard dit Roberty était un jeune bourgeois noceur, comédien, professeur de chant qui sera l'amant de Damia (1889/1975). Grâce à Hollard, le succès vient rapidement avec "sur les bords de la Riviera". Fréhel à cette époque était svelte, gracieuse et distinguée. Sa voix était chaude avec une bonne diction. Elle devient la coqueluche du Tout Paris de la nuit. Elle s'étourdit en faisant la fête, absorbe en quantité alcool et cocaïne et a de multiples liaisons dont Maurice Chevalier qui la quittera pour Mistinguett en 1912. Elle tire un coup de feu sur sa rivale et la manque. Fréhel tente de se suicider, puis s'exile pendant 11 ans à Saint Petersbourg, à Bucarest (Roumanie) et à Constantinople (Turquie). Elle sera la maîtresse de têtes couronnées et d'hommes riches et tombe dans la déchéance. Rapatriée, Fréhel revient en France en 1923, droguée et physiquement méconnaissable, obèse, vieillie. Elle chante à l'Olympia et le public lui fait un véritable triomphe. La chanteuse retrouve son statut incontesté de vedette populaire. Elle débute une seconde carrière, tiendra l'affiche des plus grands music-halls pendant plus de 20 ans (l'Alcazar, l'Européen). L'artiste enregistrera près d'une centaine de titres : la java bleue, sans lendemain, où sont tous mes amants, tel qu'il est, comme un moineau, la coco, c'est un mâle, si tu n'étais pas là, c'est un petit bal musette, la chanson des fortifs, la der des der, etc ... Pendant l'occupation, Fréhel reste à Paris. Le 1.7.1940, elle reprend son tour de chant à l'ABC. En juillet 1942, elle est avec d'autres, en tournée en Allemagne, pour distraire les prisonniers. Après la guerre, elle poursuivra sa descente aux enfers. Un après-midi de 1948, au métro Anvers, une pocharde affaissée au pied d'un arbre est surprise par la police. Les policiers veulent la faire monter dans "le panier à salade", mais elle déclare : "foutez moi la paix, je suis Fréhel". Pour le prouver, elle a entamé "la java bleue" et l'un des policiers a murmuré "comme c'est triste de finir ainsi". Certains ont essayé de l'aider financièrement. Un jour on lui glisse un billet de banque dans la main. Elle le rend en disant au généreux donateur : "arrête tes c..". Fréhel avec pudeur, cachait les blessures qui la fragilisaient. L'artiste survécut grâce à la vente de ses bijoux, de prestations dans des cinémas et cafés et même à des coups de main à une marchande de quatre saisons de la rue Lepic. Elle avait conservé un somptueux diamant qu'elle avait vendu en viager, ce qui lui procurait un petit revenu jusqu'à la fin de sa vie. Sa dernière prestation aura lieu en 1950, dans une ancienne salle de bal, à l'initiative de bienfaiteurs. Il devenait difficile d'organiser un spectacle avec Fréhel qui ne dessoûlait pas. Sur les planches elle chantait parfois avec une bose dose de boissons éthyliques dans le sang, à tel point que l'on a retrouvé un jour une petite mare, à l'endroit de la scène, où elle se tenait. C'est dire qu'elle ne se contrôlait plus et se laissait aller. Elle était copine avec Maud Loty (1894/1976) et les deux artistes se retrouvaient à Pigalle pour y faire des gueuletons et boire des verres. Fréhel a joué dans des films célèbres comme Pépé le Moko (1936), où elle chante "où est-il donc". C'est dans la misère et la solitude que Fréhel s'éteignit à 59 ans, dans une sordide chambre d'un hôtel de passe à Paris (9ème), 45 rue Pigalle, par une froide nuit d'hiver. Elle a été inhumée au cimetière de Pantin, en présence d'une foule nombreuse. Canaille, tendre et sauvage, elle bouleversait le public par sa sincérité. |
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De renata le 15/10/2013 fréhel. marguerite boulc'h naît le 13 juillet 1891 dans le 17 e arrondissement de paris, lors d'une visite de ses parents dans la capitale. ces derniers sont bretons, originaires de primel trégastel dans le finistère. son père est marin. la petite marguerite est confiée à sa grand-mère qui l'élève. son père quitte la marine pour les chemins de fer, obtient un poste d'aiguilleur à paris, sa mère exerce divers métiers, dont celui de bonne. marguerite les rejoint à l'âge de 4 ans à courbevoie, rue gide ou ils habitent. elle chante dès l'âge de 5 ans dans les rues, les cours et les cafés. elle commence à travailler jeune, comme livreuse de sel pour la maison cérébos. elle est ensuite engagée par un pharmacien de la rue d'aboukir à paris. elle fréquente les éditions musicales marcel labbé, rue de l'échiquier. elle y apprend les succès du moment, découvre le répertoire de monthéus. elle en devient la mascotte, s'y trouve un pseudonyme, mademoiselle pervenche, tiré d'un titre de chanson. dans le cadre de son travail, elle rencontre la belle otéro. cette dernière la prend sous sa protection. marguerite boulc'h obtient en 1905 un premier engagement professionnel à l'univers, rue de wagram, sous le nom de pervenche. elle a 14 ans et interprète du montéhus. en 1908, elle chante en lever de rideau à la pépinière. elle passe la même année à la taverne de l'olympia. elle est payée avec un litre de café, 2 croissants et dort régulièrement sur les banquettes de l'établissement. elle y rencontre robert hollard, qui se fait appeler roberty, un comédien, impresario qui devient son pygmalion. il lui donne de cours de diction et l'épouse. de leur union naît un enfant qui meurt en bas âge. le 15 juillet 1908, elle se produit au moulin rouge dans la revue d'été. elle y interprète des chansons de jean richepin. sa beauté, sa voix prenante et son style austère lui assurent rapidement le succès. elle se fait désormais appeler fréhel, en référence à sa bretagne familiale. elle devient l'une des chanteuses les plus sollicitées de paris. on la surnomme " la belle liane ". elle se produit au bataclan, aux ambassadeurs, aux folies belleville, à l'alcazar d'été. elle y interprète : " brin d'amour, c'est une gosse, fanfant d'amour " . fréhel se démarque déjà du reste des chanteuses réalistes de la belle époque, par la simplicité et l'émoi que suscitent son interprétation. robert hollard la quitte pour damia. le divorce est prononcé en 1910. elle entretient ensuite une liaison passionnée avec maurice chevalier qui finalement lui préfère mistinguett. extravagante et noceuse, elle mène alors la grande vie. sa vie sentimentale pourtant est un échec. à l'invitation de la grande duchesse anastasia, cousine du tsar nicolas 2, elle quitte paris pour saint-petersbourg en 1913. elle passe la guerre à bucarest en roumanie, puis 5 ans à constantinople. elle sombre dans l'alcool et la cocaine. elle rentre à paris en 1923, rapatriée par les soins du ministère des affaires étrangères. robert hollard et montéhus l'accueillent à sa descente de train. elle est bouffie, vieille et méconnaissable, mais sa voix est intacte. commence alors une nouvelle carrière. c'est tout d'abord : le canari, le monico, le concert senga, le jockey et le boeuf sur le toit.en janvier 1925, le directeur de l'olympia l'accueille avec cette affiche : l'inoubliable inoubliée. petit à petit, elle retrouve son public. elle se produit régulièrement à l'olympia, à la scala, à l'eldorado, à l'a.b.c, au trianon, etc. elle grave de nouvelles chansons : comme un moineau, chanson tendre, je n'attend plus rien, la môme catch-catch, la coco, à la dérive. elle entreprend aussi une carrière au cinéma, bien souvent dans des seconds rôles qui correspondent à son image et son physique : tenancière de bar ou de bordel, vedette déchue qui évoque ses souvenirs dans pépé le moko. pendant les années sombres, elle continue de chanter. ce sera l'alhambra, le casino montparnasse, la gaîté montparnasse, etc. en 1942 et 1943, elle participe à des tournées en allemagne dans les stalags pour distraire les prisonniers. comme bien d'autres, elle passera devant le comité d'épuration qui ne retiendra aucune charge contre elle. sa santé se dégrade, et elle tombe dans le dénuement.elle paraît pourtant sur la scène de l'alhambra le 14 juin 1946. elle fait encore 3 apparitions au cinéma en 47, 49 et 50. à l'européen , on organise un gala de soutien en sa faveur avec fernandel, suzy delair, pierre dudan, tino rossi et irène de trébert. si quelqu'un a chanté la poisse, la débine, la misère, c'est bien fréhel. pour raconter fréhel, il faudrait dire le paris des films de carné, l'aube sur les bords du canal saint-martin, les mansardes au sixième sans chauffage et sans eau. il faudrait dire les amours défendus, les trains à soldats, les bordels d'avant, la poésie sublime de la rue et le goût du malheur qui l'habitaient.fréhel ressemblait à ses chansons. elle meurt seule et misérable dans un hôtel sordide de pigalle le 3 février 1951. |